UTMB 2012 : « la météo nous a joué des tours assez sévères »

Les explications de l’organisation

Quelques heures après avoir annoncé la réduction du parcours en raison d’une météo trop mauvaise, l’organisation de l’UTMB a tenu une conférence de presse pour expliquer plus en détails cette décision.

Départ CCC 2012

« Respecter le montagne, cela passe d’abord par ne pas y aller quand elle ne veut pas ». Ces mots sont ceux de Catherine Poletti, directrice de course, qui s’est présentée devant la presse pour dévoiler le nouveau parcours de l’UTMB. « Nous sommes très frustrés. Les coureurs le sont aussi, et c’est normal. De même que les bénévoles, et les communes qui nous entourent. Mais nous ne pouvons pas faire passer les coureurs en toute sérénité de l’autre côté de Col de la Seigne. Entre le refuge du Bonhomme et le Col de la Seigne, on nous annonce 15 cm de neige, du grand vent, du grand froid. Et après, en redescendant sur l’Italie, c’est pire. Avec du brouillard. Contrairement à d’habitude, l’Italie n’est pas douce ». Et d’ajouter : « Nous ne pouvions pas embarquer les coureurs dans une aventure galère. Ils n’auraient même pas pris de plaisir, et seraient arrivés épuisés à Courmayeur ».

« Nous demandons aux traileurs d’être capables de s’adapter aux conditions climatiques et aux terrains qu’ils peuvent rencontrer, a également souligné l’organisatrice. On se doit de notre côté d’être exemplaires. D’où notre refus de les faire passer en Suisse et en Italie ».

Après une nuit de réflexion, « partagée avec des athlètes de haut niveau, notamment Vincent Delebarre », l’organisation a donc mis sur place un nouveau parcours, long de 100 kilomètres avec 6000 m de dénivelé positif, et qui se déroulera exclusivement en France. « Et je peux vous assurer que ce sera une course héroïque, étant donné les conditions dans lesquelles elle va se dérouler », a lancé Catherine Poletti. Ce tracé, qualifié « d’intéressant pour les concurrents qui ont parfois traversé des océans et des continents pour venir jusqu’ici », empruntera le chemin initialement prévu jusqu’à La Balme, au km 38,8. « Là, les coureurs tourneront à droite, pour passer sous le Col du Joly. Ils redescendront vers les Contamines, puis passeront par l’autre versant, jusqu’aux Houches. Là encore, ils emprunteront l’autre versant, passeront par le Petit Balcon Sud avant de monter vers Tré-le-Champ. Ils rejoindront l’arrivée par Argentière ».

Le départ de cette dixième édition sera donné aux alentours de 19 heures, pour des premières arrivées estimées vers 5h30, samedi matin. L’heure limite d’arrivée a elle été fixée à 21 heures, samedi.

Questionnée sur un éventuel remboursement des coureurs engagés sur cet UTMB et qui décideraient de ne pas prendre le départ, Catherine Poletti s’est montrée très ferme : « Non, il n’y aura aucun remboursement. C’est inscrit dans notre règlement. Il ne s’agit pas d’un voyage organisé. Dans toute activité outdoor, on prend le risque qu’il ne fasse pas beau ».

Pas question, non plus, de revoir les dates de l’événement à l’avenir. « Quels que soient les moments de l’année, en montagne, il peut faire mauvais. La montagne est comme ça, on ne peut pas prévoir le temps. On ne peut pas changer les dates. Premièrement parce que les grands cols sont encore enneigés jusqu’ fin juillet et ne seraient pas praticables. Et deuxièmement parce qu’il est déjà difficile de se loger à Chamonix la dernière semaine d’août. Alors, plus tôt dans le mois, ce serait impossible ».

Rappelant que le parcours de la CCC a lui aussi été adapté (suppression de la Tête de la Tronche et de la Tête aux Vents), Catherine Poletti a expliqué : « Nous étions inquiets jusqu’au dernier moment à propos de la neige au Grand Col Ferret. Le fait de ne pas faire passer les coureurs par la Tronche nous a permis de les faire arriver une heure plus tôt au Grand Col Ferret ».

Enfin, alors que les derniers concurrents de la TDS franchissaient la ligne dans le centre de Chamonix, la directrice de course a souligné « les conditions très difficiles » dans lesquelles l’épreuve s’est déroulée. « Les coureurs ont été très mouillés, nous enregistrons un gros taux d’abandon (il devrait avoisiner les 60%). Notamment au Cormet de Roselend, au 60ème kilomètre. Là, nous avons rempli une caserne de pompiers, environ 300 coureurs se sont arrêtés. Ils venaient de monter jusqu’au Passeur de Pralognan, à 2567m d’altitude, et être complètement trempés et frigorifiés ».

En attendant de lancer le départ de ce dixième UTMB, les organisateurs ont d’ores et déjà annoncé que la cérémonie de clôture, prévue dimanche à partir de 15h45, serait avancée, à un horaire qui reste encore à confirmer.

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