Les résultats de Roscoff to Roscoff, les 19 et 20 mai 2012

Roscoff a beau n’avoir dans ses rangs que 3700 habitants, cette ville du Finistère nord est connue aux quatre coins de la France et même un peu plus. Cité corsaire, station balnéaire, port de pêche et des voyageurs voguant vers les îles anglo-saxonnes. Et puis, pour le folklore, c’est aussi la capitale de l’oignon… de Roscoff, et ce cliché carte-postale de la grande tresse d’oignon calée sur le guidon des vélos des « Johnnies », surnom donnés aux paysans roscovites qui allaient en Grande-Bretagne vendre le fruit de leur travail à la fin de l’été. Roscoff, c’est aussi l’entrée de la baie de Morlaix et du pays léonard. Belle côte léonarde et ses plages de sable fin, entrecoupée çà et là de zones peuplées de granit érodé par le vent et les embruns. Un bon air de vacances.

Le pays roscovite ne manque donc pas de charme et Roscoff To Roscoff permet aux coureurs d’en profiter sans retenue. Dès le Prologue (18km) le samedi midi entre Roscoff et Le Dossen à Santec, ils sont plongés dans le grand bain avec la traversée, juste après le départ, du port de pêche à marée basse, les pieds dans l’eau, la vase et le goëmon. Si cette année, le vent ne s’en est pas mêlé, cette étape ne fut pas non plus un long fleuve tranquille avec l’alternance entre sable dur, sable mou, rochers et vasières. Quelques heures pour récupérer et prendre ses marques au camping du Dossen, lieu du bivouac, et place ensuite à la Nocturne. Longue de 11km entre plages, chemins côtiers et forêt, elle ne présentait pas de difficultés particulières hormis le fait de courir la nuit, ce qui est déjà pas mal ! Quant à la Spéciale (27km), ultime étape courue le dimanche, elle est restée le gros morceau de ce week-end. Si le Prologue se court d’est en ouest, de Roscoff au Dossen, cette Spéciale fait le chemin inverse mais en corsant un peu l’addition. Car avant de prendre le chemin du retour, François Le Dissès et son équipe y ajoutent quelques copieux détours jusqu’à Moguériec via quelques spectaculaires passages de rivières.

Côté météo, alors que la France était ce week-end couverte de gris et de pluie, ce petit coin de Bretagne fut largement épargné par les caprices du temps. Pour la première étape, de belles éclaircies illuminaient le paysage, le ciel était joliment agrémenté de bleu et de gris. Pour la dernière étape, certes un peu trop automnale au goût de tout le monde, seul un petit crachin est venu au rythme de la marée montante hydrater un peu les coureurs en début d’après-midi.

Enfin, côté sport, on retiendra de cette troisième édition  la nouvelle victoire de Christophe Le Luherne, sa troisième ! Cette année, il a du ferrailler sur les trois étapes contre un certain Mohamed  Serbouti, venu là tenter sa première expérience en trail. Si « Momo » s’est adjugé la victoire sur le Prologue et la Nocturne, c’est avec humilité qu’il a du se résoudre à laisser filer son adversaire lors de la Spéciale, tant certains passages techniques (rivière, rochers) étaient une vraie affaire de spécialiste.