La question : Chaque fois que je cours j’ai un point de côté, pourtant je vais au ralenti. Il faut sans cesse que je marche alors que je me sens bien. C’est comme si je ne savais pas respirer en courant ? Avez-vous un conseil ?
La réponse de Gilles Dorval
Avant toute chose, il est bon de préciser que l’origine des points de coté n’est pas encore clairement identifiée de nos jours. Les hypothèses restent multiples. De plus il n’existe pas un mais plusieurs types de points de coté
En course à pied, le point de coté le plus courant correspondrait à des crampes situées au niveau des muscles respiratoires intercostaux et/ou du diaphragme. Ce phénomène peut être accentué lors de la digestion où un grand volume de sang est mobilisé au niveau de l’estomac – s’ajoutant au volume déjà sollicité par l’activité physique au niveau des muscles des jambes – entrainant ainsi une moindre irrigation de certains muscles, dont ceux de la respiration. Cette moins bonne oxygénation pouvant entraîner des crampes douloureuses au niveau des muscles concernés.
Les points de coté peuvent être aussi dus à une surcharge sanguine au niveau du foie ou de la rate provoquant la perturbation du fonctionnement du muscle du diaphragme, mais aussi de la fermentation de certains aliments dans le gros intestin.
Si vous êtes sujet aux points de coté, il est vraiment important de s’assurer que la digestion soit quasiment terminée (3 heures environ) avant d’aller courir. Privilégiez les aliments faciles à digérer et non réputés pour leur fort pouvoir de fermentation une fois arrivés dans le tube digestif (choux, choucroute, flageolets, etc…). Evitez aussi de boire de grands volumes d’eau en une seule prise avant de vous élancer pour votre entraînement ou durant la séance. Un verre suffit à la condition de vous être hydraté régulièrement tout au long de la journée.
Au niveau de la respiration, ne cherchez pas à imposer à votre organisme un rythme qui ne lui serait pas naturel. Exemple : « j’inspire sur une foulée et j’expire sur trois foulées ». Des capteurs internes situés au niveau des vaisseaux sanguins, permettent d’analyser la composition du sang veineux (sang appauvri en oxygène et revenant vers les poumons) et de détecter une éventuelle augmentation du déficit en oxygène. Si tel est le cas, l’ordre est alors donné aux muscles respiratoires d’augmenter le rythme ventilatoire afin d’enrichir le sang en oxygène et de couvrir ainsi les besoins de l’organisme. Cette régulation de la respiration se fait de manière automatique. Il s’agit d’un réflexe naturel. Vouloir imposer son propre rythme risque de perturber cette auto régulation et être de l’origine de « crispations».
Essayez donc de rester la plus relâché possible au niveau du haut du corps, des épaules, des bras. Courez la bouche ouverte et laissez votre respiration s’auto réguler.
Ceci est une réponse à une question posée à notre expert entraînement, Gilles Dorval : vous aussi posez votre question à nos experts entraînement
Lire aussi : aïe-j’ai un point de coté