La question : J’ai eu une rupture partielle du tendon d’Achille le 9 septembre 2011. Quel programme me conseillez-vous pour une reprise en douceur ? J’ai 59 ans, je pèse 90 kg. Mes temps de course : 45 minutes sur 10 kilomètres, 4h38mn sur marathon. J’envisage ma première course début mars, sur 10 km.
La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport
Comment a été fait le diagnostic de rupture partielle du tendon d’Achille ? Sur la simple clinique ? C’est-à-dire une douleur brutale au niveau de votre tendon d’Achille, douleur n’empêchant pas la propulsion (différence entre rupture totale et partielle). Sur une imagerie ? I.R.M., échographie ?
Il est très important de savoir :
- S’il s’agit vraiment d’une une rupture partielle.
- Où elle se situe (jonction bio tendineuse, corps du tendon, enthèse d’insertion).
- Son étendue.
À mon avis, le meilleur examen pour répondre à toutes ces questions est l’échographie tendineuse. Cet examen permet de situer précisément le problème : rupture partielle vraie (perte de la fibrillation tendineuse sur une partie du tendon), localisation (quelle portion du tendon) et surtout juger du caractère vasculaire ou non (existe-t-il une vascularisation en Doppler puissance ?). De plus, l’échographie montre, éventuellement, des éléments plus anciens, telle une tendinopathie chronique (nodule intra tendineux). Enfin, comme cet examen est peu onéreux, on peut le refaire quelques semaines après, pour juger de l’évolution de la maladie (réparation de la lésion).
Vous le voyez bien, toutes les ruptures partielles tendineuses ne sont pas égales. De ce fait, le traitement peut être tout à fait différent.
Donc la première chose est d’affiner le diagnostic de votre problème en faisant une échographie tendineuse par un spécialiste et de suivre la cicatrisation (évolution de la maladie).
Le deuxième élément qui permet de vous guider, pour votre pratique sportive, est la douleur de dérouillage que vous ressentez le matin au réveil, lors des premiers pas, au niveau de vote tendon d’Achille. Si vous n’avez aucune douleur (ou peu) lors des premiers pas au lever, le matin, vous pouvez, a priori, reprendre doucement la pratique de la course à pied. L’outil de mesure, pour savoir si votre pratique sportive n’est pas délétère, est ce temps de dérouillage du matin. Je m’explique : si votre temps de dérouillage, habituel, du matin est d’une à deux minutes (par exemple) et s’il ne varie pas le lendemain de la pratique sportive, c’est que cette pratique sportive n’est pas mauvaise pour votre tendon. Inversement, si le temps de dérouillage est beaucoup plus important, le lendemain matin d’une pratique sportive, c’est que cette dernière était trop intensive et mauvaise pour votre tendon.
En conclusion, guidez-vous sur la clinique (temps de dérouillage matinal) et éventuellement sur le profil évolutif de l’image échographique.
Ceci est une réponse à une question posée à notre médecin du sport, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre médecin