Pourquoi je dois aussi faire du cardio si je veux maigrir…

L’endurance, une des clés pour la perte de poids

Les dernières études confirment que l’entraînement en endurance contribue à la perte de poids. Cela s’explique par l’activité musculaire qui utilise les graisses corporelles comme carburant de l’effort. Ainsi, une personne sédentaire qui se met régulièrement à courir ou à pédaler ou encore à nager (ou à marcher…) sur un rythme modéré, c’est-à-dire sans essoufflement, aura pour effet secondaire une perte de poids certes non miraculeuse mais bien réelle, tout au moins au début de sa pratique physique.

À la base de cette physiologie de l’effort, il  existe une enzyme, appelée lipase, sécrétée essentiellement par le pancréas, qui permet de digérer les graisses et indirectement de les transformer en énergie utilisée par les muscles au cours de l’effort. L’entraînement en endurance majore par ailleurs l’activité de cette lipase sur les graisses corporelles. Mais on sait maintenant pourquoi il faut faire du cardio pour maigrir…

 

Perilipine-5, la protéine anti-poids

Récemment, des études (1, 2)  menées sur l’obésité et le diabète de type 2 ont conduit les chercheurs à s’intéresser aux athlètes pratiquant des activités d’endurance. L’objectif de ces recherches était de comprendre pourquoi alors qu’il y a du gras dans les muscles (les triglycérides musculaires utilisés comme carburant énergétique), il n’y a pas de surpoids chez ces athlètes.

Les chercheurs ont alors découvert chez les athlètes endurants, l’existence d’une protéine sur la surface des gouttelettes lipidiques, la Perilipine-5 très active dans la dégradation des graisses. En se liant à une autre protéine et en intervenant directement au cœur de chaque cellule, les deux protéines accroissent l’activité des mitochondries, petites usines corporelles permettant de transformer les graisses en énergie. Conclusion, il est pertinent de pratiquer du foncier ou de l’endurance pour obtenir une perte de poids. En outre, force est de constater que les athlètes marathoniens ou ultra marathoniens élites ont des taux de masse grasse peu élevés, même si ceux-ci ne font pas tout dans la performance.

 

Manger, maigrir, mincir, courir…

Mais courir ne fait pas tout. Et si l’équation perte de poids correspond généralement à manger moins calorique et bouger plus en associant du cardio à du renforcement musculaire, lorsque l’on a un bon coup de fourchette, il n’est pas rare de voire des kilos persister malgré les ajustements compensatoires.

D’autant que le changement des comportements alimentaires prend parfois du temps et si la motivation est bien présente, la mise en pratique est parfois plus difficile à obtenir. Les croyances et les erreurs nutritionnelles ne favorisent pas non plus une alimentation adaptée à la compétition ou bien à la prévention des blessures, des crampes, des fringales ou d’une baisse de forme. Mon conseil : n’hésitez pas à vous faire accompagner dans votre démarche perte de poids par une alliance thérapeutique composée de votre médecin traitant, d’un diététicien(ne), et d’un coach sport-santé afin d’atteindre sereinement le poids de forme convoité et surtout le stabiliser.

Corinne Peirano (Expert Lepape-info Diététicienne-nutritionniste, http://corinne-peirano.wix.com/dieteticienne-paris)

(1) Perilipin 5 is dispensable for normal substrate metabolism and in the adaptation of skeletal muscle to exercise training. Mohktar RA, et al. Am J Physiol Endocrinol Metab. 2016.
(2) http://www.utsouthwestern.edu/newsroom/news-releases/year-2016/august/fat-metabolism-bickel.html