Les sportifs ont plus de capacités mentales que les sédentaires !

Nous avons souvent été éduqués avec l’idée que pour avoir une tête bien faite il serait nécessaire de s’enfermer pour apprendre ses leçons jusqu’à ne plus avoir d’énergie mentale et que dans ce contexte la pratique physique est secondaire, jusqu’à inutile. Pourtant, depuis quelques années, de plus en plus d’études ont démontré que la pratique du sport pouvait permettre une meilleure disponibilité des neurones, une plus grande endurance mentale et un goût plus prononcé pour l’effort cognitif.

Quand on parle de pratique sportive, viennent , et c’est naturel les notions de performance, d’entraînement physique et de développement musculaire. Pourront également venir et c’est tant mieux, celles de santé cardiovasculaire et articulaire, de lutte contre le surpoids ou tout simplement de bien-être.   

Les sports d’endurance pratiqués par les lecteurs de Lepape seront même souvent au-dessus du lot avec pour la société en générale, une image de sportifs ultra-impliqués dans leur pratique, où le sport prendrait une place trop intrusive dans leur quotidien. A la rigueur si cela leur permet de rester moins assis et sur les écrans c’est déjà un moindre mal.  

Lorsque l’on parle d’entraînement, pour être très schématique, 2 types d’intensité pourront être réalisés : 

  1. L’une de basse intensité, comme un footing ou une balade en vélo, qui auront autant un intérêt de santé pour le pratiquant non compétitif, que de développement des facteurs de la performance pour le compétiteur.
  2. Une autre, à forte dimension, avec l’objectif de réaliser une séance où l’on se rentrera dedans que ce soit au travers d’un fractionné plus ou moins intense, une séance de renforcement musculaire avec forte implication (force, pliométrie, vitesse, etc.) ou une sortie d’endurance longue. 

 

Si l’intensité reste faible et la durée relativement courte, l’organisme répond avec facilité à l’effort demandé

A l’inverse, dans la seconde famille d’intensité, élevée ou de durée longue, l’organisme devra cette fois assez fortement s’adapter.

Si vous optez pour le fractionné, afin de tenir l’allure demandée, il faudra nécessairement une accélération de la fréquence cardiaque et de la ventilation pour fournir l’énergie demandée par l’effort soutenu, activer un nombre de fibres musculaires plus important, etc.

Et, plus l’effort sera soutenu, plus le stress physiologique augmentera, avec par exemple une acidification des muscles ou une contrainte sur les articulations et les tendons augmentées.   

Evidemment, pour une séance plutôt musculaire, les contraintes seront principalement localisées dans nos muscles et tendons, les courbatures du lendemain en étant la meilleure preuve. Mais, pour une séance bien construite, notre mental nous montrera qu’elle n’est pas forcément plus aisée qu’un fractionné, celui-ci nous demandant souvent une série de moins ou d’enlever quelques disques de la barre de squats.

Enfin, lorsque c’est la durée d’entraînement qui s’allonge malgré une intensité d’effort assez faible sur le papier, comme lors d’une séance marathon ou d’une sortie longue à vélo, cette fois-ci les modifications se retrouveront au travers de réserves musculaires en sucres s’abaissant, voir venant à manquer, de nos fibres musculaires subissant des dommages de plus en plus importants à force de répétitions du geste demandé par notre spécialité ou encore d’un processus de déshydratation pouvant s’enclencher. 

Ces phénomènes choisis parmi d’autres, engendreront une forte augmentation de l’effort mental nécessaire pour tenir l’allure souhaitée. Cette fois-ci encore le meilleur moyen de s’en rendre compte ? Une petite voix nous demandant de ralentir, mais avec un mental au rendez-vous, vous vous reprendrez, vous concentrerez, trouverez des leviers psychologiques pour tenir la durée et tenter de remplir l’objectif souhaité, que ce soit en compétition ou à l’entraînement.  

 

 

Se forger un mental

 

Finalement, lorsque l’on y réfléchit bien, il existe assez peu et de moins en moins par notre vie de plus en plus sédentarisée, de contextes de la vie quotidienne dans lesquels l’abnégation dont il faut faire preuve est comparable à celle nécessaire pour aller au bout d’une séance de sport demandant une certaine implication pour la valider

En clair, et même si la pratique sportive doit avant tout demeurer un plaisir, sa réalisation nous confronte à des sensations de pénibilité qui forgent notre mental.

Pour ceux ayant lu notre article sur les méfaits du manque d’activité sur l’état de santé de la société, rappelez-vous, des chercheurs avaient démontré une diminution continue chez les nouvelles générations dans la capacité à supporter l’inconfort accompagné dans le même temps d’une hausse de la sédentarité, où chaque année le temps passé devant les écrans prend de plus en plus la place de celui passé à l’extérieur. 

C’est-à-dire que les jeunes générations étant de moins en moins habituées à se mouvoir chaque jour avec leurs parents, frères et sœurs ou amis, au travers de l’escalade d’un arbre, de la fabrication d’une cabane, d’une course entre 2 points ou d’une partie de foot à remporter, elles démontrent un abaissement de la capacité à supporter l’endurance mentale nécessaire pour résoudre un problème scolaire ou tout simplement dans la vie de tous les jours.  

 

 

 

Courir pour mieux maitriser ses émotions

 

Plusieurs études de recherche ont récemment montré que les sportifs pratiquant des disciplines d’endurance semblent mieux gérer leurs émotions lorsqu’ils sont confrontés à des situations stressantes, comme un examen scolaire ou un entretien d’embauche, que les sédentaires.

De même, les individus se mettant à pratiquer une activité sportive démontrent une meilleure hygiène de vie et donc de santé à long terme. Les études assurent que lorsque des sédentaires intègrent par exemple de la course à pied, du cyclisme ou de la natation, dans leur quotidien, l’impact du stress est abaissé, pendant que dans le même temps leur consommation d’alcool et de tabac suit la même courbe et leurs comportements alimentaires s’améliorent.

 

Se confronter à la difficulté physique de séances de sport aide à devenir plus résilient, à céder moins régulièrement aux tentations de la vie quotidienne et appréhender les situations stressantes comme des challenges à relever plutôt qu’à subir

La pratique d’une activité physique avec une certaine implication lors de quelques séances, a de façon générale un impact positif sur la perception de soi-même, notamment par le fait de relever régulièrement des challenges sportifs et physiques, qui inciteront à relever les challenges de la vie de tous les jours.

Vous l’avez compris l’idée serait de se confronter de temps à autre à des séances plus pénibles pour que le processus opère. L’impact de votre implication sportive se retrouvera donc au travers de vos progrès physiques, d’une meilleure santé à long terme et donc la capacité à vous renforcer mentalement.

 

 

S’entraîner pour mieux résister à la fatigue mentale

 

Une étude australienne conduite récemment a comparé le niveau de concentration sur la performance physique chez des sportifs amateurs et des cyclistes de haut-niveau.

Les participants devaient réaliser un premier test de 30 minutes consistant à indiquer le plus rapidement possible la couleur affichée à l’écran par un mot écrit d’une couleur potentiellement différente (par exemple, devoir indiquer « vert » lorsque le mot « vert » apparait mais écrit dans une autre couleur comme le bleu). 

Le premier résultat constaté est que la performance des cyclistes professionnels ne fut pas abaissée lorsque ce « casse-tête » était réalisé pendant le contre la montre. A l’inverse, la performance des amateurs chuta de 5%, révélant une tolérance à la fatigue mentale moindre chez ces derniers.

Ensuite, les cyclistes pros furent nettement meilleurs que le groupe amateurs lors du test sur ordinateur, alors même que ce test n’avait rien de physique. Ce résultat est la parfaite illustration que l’entraînement en endurance aide à mieux se concentrer et à performer lors de tâches intellectuelles qui requièrent un bon contrôle de ses réactions spontanées.

S’impliquer dans une activité sportive permettrait donc de se sentir mieux dans son corps mais également d’être plus performant au travail, y compris pour les professions les plus intellectuelles.

 

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@AUBRYANAEL
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Anaël Aubry
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Anaël Aubry Sport Scientist

 

 

 

 

 

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