ICAN, à prononcer à l’américaine (I CAN) pour en saisir tout le sens. Dans son appellation officielle, IHU-ICAN (institut de cardio-métabolisme) soit l’un des six IHU (Institute hospitalo-universitaire) sélectionnés pour être financés par le « grand emprunt », en réponse à un appel d’offre publié en juillet 2010 par le ministère de la santé et par le ministère de l’éducation et de la recherche.
Qu’est ce qu’un IHU ? Tout simplement un institut créé pour rassembler, sur une thématique spécifique, des équipes de chercheurs et de cliniciens dans un centre d’excellence regroupant la recherche, le soin, l’enseignement et la connaissance, et le transfert de bonnes pratiques. L’IHU-ICAN est quant à elle l’association d’une université (Pierre et Marie Curie – UPMC), de services hospitaliers et d’équipes de recherche fondamentale et de recherche Clinique (AP-HP, Inserm, et UPMC). Sa mission est de développer la recherche dans le domaine des maladies cardio-métaboliques en améliorant les liens entre la recherche fondamentale et ces applications cliniques et industrielles. Pour être plus précis, ICAN doit travailler sur le développement de nouveaux moyens de diagnostics, de thérapies et de prise en charge.
Lors du marathon de Paris, chercheurs et cliniciens s’étaient fortement impliqués avec un stand sur le Running Expo afin de se faire connaître mais 31 coureurs de tout niveau au départ sur les Champs-Elysées. « Nous sommes dans le soin et la prévention. Notre objectif est de mieux comprendre les pathologies cardiométaboliques afin de mieux soigner et de mieux prévenir, notre présence ici est donc parfaitement justifiée car quoi de mieux que la pratique du sport pour prévenir les maladies cardiométaboliques », explique Alain Carrié, médecin hospitalo-universitaire et marathonien. A 49 ans, il présente un record à 4h08 et a bouclé, à Paris ce 7 avril, son 7e marathon en 4h21mn17s.
Sur le Running Expo, la fondation souhaitait donc se faire connaître mais aussi évoquer le sport santé. « Les maladies nutritionnelles et cardiovasculaires représentent 13% du budget de soin en Europe sachant que l’insuffisance cardiaque et les infarctus sont une des premières causes de mortalité (2 millions de décès/ an en Europe). De plus, les maladies métaboliques ont augmenté dramatiquement avec l’obésité. La lutte contre l’obésité est indiscutablement l’un des challenges du 21ème siècle. Il faut savoir qu’en Europe, sur 27 pays, 18 ont vu le pourcentage de patients en surpoids dépasser 50% et celui de l’obésité arriver à 15-17%. Ce pourcentage a doublé depuis 1990 dans de très nombreux pays, » argumente Wilfried Le Goff, chercheur INSERM dans le domaine des maladies cardiovasculaires. Marathonien performant avec un record personnel à 3h04, il a bouclé son 1er marathon de Paris et 5e marathon de sa carrière de coureur en 3h13mn21s. « La course à pied est l’un des sports les plus simples que ce soit au niveau de l’équipement, de la gestion de l’emploi du temps ou de la pratique. Tout le monde sait courir, pas forcément très bien mais on sait tous le faire. De plus, se mettre à la course à pied entraîne souvent une surveillance de son alimentation sans oublier le bien-être mental, » complète le chercheur.
Un des objectifs de l’IHU –ICAN est de promouvoir une médecine personnalisée afin de s’inscrire dans une médecine prédictive et préventive plutôt qu’une médecine réactive. On n’est donc plus dans le soin mais dans la prévention afin d’empêcher ledéveloppement de complications chroniques irréversibles.
Afin d’aller jusqu’au bout de leur démarche, l’ICAN a donc préparé 30 personnes pour le marathon de Paris 2013. Un protocole précis a été mis en place avec un test d’effort en décembre 2012 et des plans d’entraînement personnalisés. Sur les 31 participants (dont dix femmes), plusieurs profils étaient représentés. Des marathoniens expérimentés mais aussi des débutants. « Au début, certains nous ont dit : « ça ne va pas bien ? Moi, courir un marathon ? Je n’en suis pas capable ! ». Mais nous avons réussi à emmener tout le monde sur la ligne de départ. Il est vrai que le test d’effort, nous a aussi permis de voir les capacités de chacun et de savoir qui était en mesure de suivre une préparation ou pas. Nous avons aussi mis un forum en place pour que chacun puisse s’exprimer, poser ses questions et nous allions tous courir ensemble au moins une fois par semaine. Nous avions de 24 à 50 ans avec les deux tiers des participants travaillant sur le site et l’autre tier pris parmi nos proches. Nous avons réussi à créer une vraie dynamique de groupe, ça compte dans la réussite d’un tel challenge, » conclut Wilfried Le Goff. Une dynamique qui a été telle que certains n’ont pas hésité à s’acheter un tapis de course afin de pouvoir s’entraîner alors que les conditions météorologiques rendaient difficiles les sorties en extérieur !
Au final, sur les 31 inscrits, 28 ont pris le départ et 26 ont passé la ligne d’arrivée dont une fusée avec un chrono de 2h38 (José Carlos Da Silva). Une belle promotion pour la fondation !
Quelques photos