Question : bonjour, j’ai des douleurs au niveau des tibias quand je fais du sport et un docteur m’a dit d’arrêter le sport d’appui. Il n’y aurait pas un autre moyen d’en guérir ? Pour info je fais du handball, je pèse 105 kg et mesures 1 m 82.
La réponse du docteur Yannick Guillodo
Il est évident que le premier diagnostic qui s’impose face à une douleur des deux tibias, lors de la pratique sportive, est celui de périostite.
Le sport (handball ou tout autre sport) sollicite l’appareil locomoteur et peut entraîner une pathologie osseuse que l’on peut regrouper en trois chapitres :
- la facture classique, traumatique ( je chute, je me casse le tibia) qui nécessite un traitement classique, comme pour le non sportif, mais qui peut poser un problème plus délicat, pour la reprise du sport.
- La fracture de fatigue, qui est très spécifique des activités physiques et sportives, qui survient sans traumatisme, chez un sportif en parfaite santé et sur un os sain. En fait, l’os (par exemple le tibia) va se casser progressivement suite à des micros traumatismes répétés dus à la course à pied, par exemple. Cette lésion se signale par une douleur à l’effort. Le piège est que la radiographie osseuse est parfois normale, au début de la maladie. Ce n’est parfois qu’après deux ou trois semaines de douleurs que les signes radiographiques apparaissent.
- La périostite est également très spécifique de la course à pied mais n’existe, pratiquement, qu’au niveau du tibia. Il s’agit là encore d’une douleur osseuse, d’effort, au niveau de la crête du tibia, dont la localisation est très précise. En effet, c’est la palpation à la jonction des deux tiers supérieurs- tier inférieur du tibia qui est douloureuse. Elle est souvent bilatérale. Ces deux éléments suffisent, souvent, à la différencier de la fracture de fatigue.
Si la fracture de fatigue impose le repos sportif et le respect strict de la douleur (pour éviter le risque d’aggravation de la fracture), il n’en va pas de même pour la périostite. En effet, on peut tolérer une poursuite de la course, et donc de la pratique du handball, en aménageant bien évidemment sa pratique sportive en fonction des douleurs générées.
Il reste bien évidemment la réponse à la question que pose, toujours, le sportif : « docteur, pourquoi je fais une périostite ? ». Outre le fait que ses douleurs sont favorisées par une qualité d’entraînement perfectible et à un mauvais matériel (chaussures), la réponse reste toujours très difficile. En effet, malgré les connaissances scientifiques actuelles, on ne connait toujours pas les raisons précises de la périostite. La théorie, généralement retenue, est une traction excessive, sur l’os et donc le périoste, des fibres du muscle jambier postérieur, lors de la course et des sauts. De ce fait, faute de base scientifique solide, le ou les traitements proposés restent très discutés.
Toujours est-il que, le diagnostic le plus probable, chez vous, est une périostite tibiale bilatérale, et ceci ne contre indique pas formellement le sport d’appui. Il faut certainement améliorer la qualité de son entraînement (intensité, rythme, durée) et améliorer la qualité de son chaussage (bon amorti, chaussures récentes de qualité et est bien adaptées).