Course à pied et tendinite des ischio-jambiers

Question : Depuis le mois de décembre j’ai une douleur gênante en haut des cuisses côté postérieur. Les examens (une échographie) montre deux tendinites au niveau du tendon des ischios avec une classifiante à gauche. Cette douleur est dû à un surmenage, entraînement sur un corps épuisé. Depuis le mois de mars, j’ai eu des soins : des ondes de chocs qui soit disant soigne bien les tendinites, sauf que là j’ai toujours mal, mon médecin parle d’injection sous scanner. J’ai eu 7 séances et je pense retourner à la polyclinique pour une autre séance. Je ne vois pas d’issue, j’ai repris à courir depuis le mois d’avril mais sans amélioration frappante, la douleur est toujours présente et ne me permet pas de pratiquer des entraînements pour préparer les  templiers en octobre prochain. Je vais faire désormais plus de vélo mais je n’ai pas le même plaisir. Faut-il que j’arrête complètement la course à pied ? Est-ce une tendinite difficile à soigner ? Que me conseillez-vous ? Merci pour votre attention, Pascale

 

Comme je le dis toujours il vaut mieux employer le terme tendinopathie que le terme de tendinite lorsque l’on parle des douleur des tendons. Car  ces douleurs tendineuses ne sont pas dues  à des inflammations mais à des étirements répétés et à des sollicitations excessives.

Les tendinopathies des ischio-jambiers ne sont pas très fréquentes  dans la course à pied mais terriblement chroniques et tenaces. Dans votre cas, il s’agit d’une tendinopathie assez évoluée car il existe une calcification sur vos tendons. Mais la pratique de la course à pied n’est peut-être pas la raison unique de votre problème. Il est tout à fait logique d’envisager que vous ayez une calcification tendineuse spontanée (il existe de nombreuses calcifications spontanées, notamment au niveau des épaules, sans raison particulière). Dans ce cas, la course à pied ne fait qu’exagérer la maladie naturelle de votre tendon, aujourd’hui calcifié. De ce fait, l’arrêt total de la course à pied n’est pas obligatoire.

Bien évidemment, il peut exister, comme vous le dites, un « épuisement de votre corps »  qui entraîne une pérennisation de cette douleur. D’autre part, comme vous le dites également, les ondes de choc sont effectivement le traitement de choix de ces tendinopathies.

Je vous conseille donc de continuer les ondes de choc (12 séances au total) et de reprendre vos entraînements, en les allégeant (« corps épuisé ! »). En effet, le repos total  ne s’impose pas et de plus je ne saurais vous dire pendant combien de temps ! Mais il faut bien connaître votre « effet/dose »,  je m’explique (et répète ce que j’ai déjà dit pour un de vos collègues) .

Vous courez, par exemple,  40 minutes, à 12 km/h et vous avez un peu mal pendant cette pratique, mais les jours suivants, votre douleur, au  quotidien,  n’est pas plus importante que si vous n’aviez pas couru. C’est que cette dose (40 minutes à 12 km/h)  est acceptable : donc on la valide et on peut la faire.

Mais si vous courez par exemple 60 minutes, toujours à 12 km/h, et que vous avez une douleur plus importante (que votre quotidien habituel), les deux ou trois jours suivants, c’est que cette dose n’est pas acceptable. Comprenez bien que, face à ces douleurs chroniques des ischio jambiers, ne pouvant pas fixer médicalement un arrêt précis du sport il est inutile d’attendre des semaines et des semaines avant de reprendre son entraînement. Bien évidemment, on n’oubliera pas les fondamentaux : boire abondamment, s’étirer après l’effort, appliquer de la glace.