Approche multifactorielle, définition simple
Même si les causes sont multiples et complexes, la fatigue est définie simplement comme une diminution de la force, de la puissance ou de la vitesse requise ou espérée au cours de l’exercice (Edwards, 1983). En d’autres termes Fatigue = Baisse des performances.
Certains auteurs y ajoutent une dimension psychologique car la fatigue est associée à une augmentation de l’effort perçu (le RPE) par le sportif (St Clair Gibson & Noakes, 2004). Lors d’un mouvement, si on examine le trajet de l’information de la commande nerveuse (cerveau-moelle épinière) aux muscles effecteurs, on observe une multitude de sites dont le dysfonctionnement pourrait altérer la performance et signifier un état de fatigue. Dans ce contexte, on distingue la fatigue centrale (nerveuse) de la fatigue périphérique (musculaire).
La fatigue centrale dépend des variations de la concentration en neurotransmetteurs telles que la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine … et de la glycémie. La fatigue périphérique dépend de facteurs de nature mécano-chimique : altération des propriétés mécaniques du muscle, augmentation de la libération d’ions potassium et altération du fonctionnement de la pompe Na+/K+, dysfonctionnement des canaux calciques… Mais encore une fois, la conséquence finale durable est la baisse des performances.
Un continuum de l’entraînement au surentraînement
FATIGUE ► | ►OVERREACHING ► | ► OVERTRAINING | |
Fonctionnel | Non-fonctionnel | Syndrome | |
Récupération rapide. 24 à 48h | Récupération jusqu’à 2 semaines. Programmé et attendu à l’entraînement | Trop de charges de travail ou manque de récupération. Les effets sont globalement négatifs et la récupération peut prendre plusieurs semaines | La récupération peut prendre de longs mois |
Il n’existe pas un moment précis où l’athlète ressent que la fatigue, processus naturel généré par l’entraînement et la répétition des séances, a dépassé un seuil fatidique. Tout simplement parce que ce seuil est une chimère qui varie en fonction du contexte familial et socio-professionnel, mais aussi en fonction de la nutrition, de l’hydratation, du sommeil, et de nombreux autres paramètres. Pour éviter cet écueil, nous vous renvoyons au précédent article et à l’impérieuse nécessité de couper régulièrement. Devant cette difficulté, les fédérations se trouvent démunies. Le premier moyen d’investigation dont elles disposent est le questionnaire qui permet de révéler, au-delà de la subjectivité de ces tests, la possibilité d’une fatigue périphérique ou centrale.
Voici ci-dessous un questionnaire de la Société Française de Médecine du Sport (SFMS) destiné à repérer un état de surentraînement. Sur les 30 questions mélangeant des critères périphériques et centraux, la réponse positive à plus de 12 items est à prendre en considération. Il sera alors possible de quantifier de de qualifier l’état de fatigue par d’autres tests. Ce sera l’objet de prochains articles. En attendant, à vos stylos, et tâchez d’être le plus objectif possible !