Aie, j’ai mal !

Les problèmes musculaires du sportif peuvent exister sur deux modes  bien différents :

–         soit les douleurs musculaires apparaissent progressivement et de façon diffuse à l’arrêt ou à distance de la pratique sportive ; ce sont des douleurs musculaires d’apparition retardée encore appelées courbatures ou DOMS (en anglais : Delayed Onset Muscle Soreness)

–         soit les douleurs brutales survenant pendant la pratique sportive ; ce sont les pathologies musculaires aiguës traumatiques (élongation, claquage, …)

1. Les DOMS (courbatures)

Ce sont des douleurs qui  apparaissent progressivement, 12 à 48 heures après une course ou un entrainement,  et que l’on appelle le plus souvent des courbatures. Ce sont des douleurs musculaires d’apparition retardée ou DOMS (Delayed Onset muscle Soreness). Elles sont la conséquence d’un travail musculaire excentrique. Lors du travail sur un mode excentrique (freinateur), l’activation du muscle entraîne une résistance à son propre étirement. Par exemple, lors de la réception d’un saut ou d’une course en descente, le quadriceps se contracte sur un mode excentrique pour freiner la flexion du genou et résister à l’écrasement au sol. Le muscle ne travaille pas de la même façon que lors des exercices musculaires concentriques ou statiques. Dans ce travail excentrique, donc freinateur, la force maximale développée est très importante. Donc, pratiqué de façon intense ou inhabituelle, il peut conduire à des microlésions musculaires qui s’accompagnent de phénomènes inflammatoires qui entraînent ces fameuses courbatures ou DOMS.

Ces douleurs commencent quelques heures après un entraînement (ou une course) intensif et/ou inhabituel. Bien évidemment, la répétition de ces efforts inhabituels (qualité de l’entraînement) diminuera la fréquence de ses courbatues qui se situent principalement au niveau des muscles des membres inférieurs. La mobilisation des articulations (hanches, genoux) peut être douloureuse ainsi que la pression ou palpation des muscles.

Contrairement à ce qui est dit dans le milieu du sport, ce n’est pas l’acide lactique qui est responsable de ses douleurs retardées. En effet, une élévation de l’acide lactique ne dure  que une à deux heures après l’arrêt de l’effort. Donc,  les douleurs dues à l’acide lactique sont celles qui arrivent immédiatement après l’arrêt de l’effort.

Les courbatures ou DOMS sont dues à des minimes lésions musculaires et à l’inflammation qu’elles génèrent.

Il n’existe pas de véritable traitement à ses courbatues.

Seule, la répétition des exercices excentriques (entrainement) permet de diminuer la fréquence et l’intensité de ces douleurs.

2. Pathologie musculaire traumatique

La lésion musculaire aiguë traumatique se voit essentiellement dans la pratique sportive et rarement dans la vie quotidienne. Il s’agit d’une douleur brutale, en plein muscle, imposant la modification ou l’arrêt de l’effort sportif. Dans le milieu sportif, on parle souvent d’élongation, de claquage, de déchirure, de rupture musculaire. En fait, tous ces termes définissent une même lésion anatomique mais  plus ou moins étendue du muscle : le muscle va être plus ou moins « cassé ». À cela deux causes principales :

la cause extrinsèque : le muscle est écrasé par un choc direct (béquille du sportif, chute avec contusion sur le muscle,…)

La cause intrinsèque : le muscle est seul responsable de sa propre lésion. C’est la cause principale des lésions musculaires traumatiques. Cette lésion intrinsèque se rencontre souvent en athlétisme (sprint, saut, accélération brutale,…). Avant 40 ans, la lésion musculaire se situe surtout sur les ischio-jambiers et le quadriceps (muscles de la cuisse). Après 40 ans, cette lésion se localisera principalement au niveau du triceps sural (mollet).

Comme il a été dit précédemment, les termes d’élongation, de claquage, de déchirure, de rupture ne sont pas réellement définis. De ce fait, le milieu sportif et le milieu médical ont parfois du mal à communiquer sur la gravité d’une lésion musculaire traumatique.

Retenons deux éléments simples pour connaître la gravité d’une lésion musculaire :

Si la douleur brutale,  que l’on ressent au niveau d’un muscle de la cuisse par exemple, lors d’un effort, est supérieure à six (sur une échelle allant de 0 à 10) c’est qu’il s’agit probablement d’une lésion musculairegrave.

Si pendant les deux à trois jours qui suivent cette  douleur musculaire brutale, on ressent une douleur musculaire dans notre vie  quotidienne (montée des escaliers, mettre ses chaussettes, …) c’est qu’il s’agit probablement, aussi, d’une lésion musculaire grave.

En cas de suspicion lésion musculaire grave, une échographie musculaire s’impose rapidement, dans les 2 à 3 jours suivants. Cette échographie aura pour but de rechercher l’hématome du à la lésion du muscle (« un muscle qui casse ; ça saigne ! »)

Mais le premier traitement, immédiat,  d’une lésion musculaire est le protocole RICE (Rest, Ice, Compression, Elevation) qui a pour but de minimiser l’hématome qui se crée dans le muscle :

Rest = repos c’est-à-dire l’arrêt immédiat de l’activité sportive

Ice = glace c’est-à-dire l’application de froid en regard de la douleur musculaire (poche de glace)

Compression = il faut serrer le muscle avec une bande élastique et extensible

Elevation = mettre le membre inférieur en position surélevée.

Le temps d’arrêt sportif sera bien évidemment différent en fonction de la gravité de la lésion musculaire. Si cette lésion musculaire est mineure (petite élongation), un simple arrêt de l’entraînement, pendant 10 à 15 jours, suffit. Si cette lésion est majeure (grave), l’arrêt de l’entraînement sera plus long, 30 à 40 jours, et variable selon l’importance de l’hématome intramusculaire (saignement dans le muscle) que l’on aura repéré grâce à l’échographie musculaire.