Une panoplie de blessures
Le marché de la pathologie est bien fourni, et cela quelle que soit sa pratique athlétique. Le tableau suivant propose une classification qui va de la simple courbature passagère (et pourrait-on dire « normale ») aux terribles et interminables pubalgies.
La blessure est toujours le signe d’un dysfonctionnement dans la préparation de l’athlète. En voici quelques raisons :
– Excès de charges de travail, généralement le volume.
– Erreur dans la dynamique des composantes de la charge : mauvaise répartition quantité/qualité/spécificité/fréquence des exercices.
– Hygiène de vie inappropriée : sommeil, nutrition.
– Déséquilibres musculaires et posturaux, déficits proprioceptifs.
– Objectifs inadaptés.
– Excès de compétitions…
5 règles à observer
– Passer un bilan médico-sportif
Trop souvent, les athlètes enchaînent les saisons sans prendre le temps de faire le point sur les aspects énergétiques, structurels et mentaux. Nous vous conseillons de consulter : médecins du sport, kiné-ostéo, nutritionniste, et éventuellement cardiologue, podologue et psychologue du sport.
Certains lieux concentrent l’ensemble de ces prestations. Ce sera bientôt le cas à Saint-Etienne sous la houlette du Pr Guillaume Millet et du médecin Marie Lafleur. VO2max, seuils, coûts énergétiques à plat et en pente, tests de force et d’isocinétisme, bilan nutritionnel et psychologique … Tout sera proposé aux patients-athlètes. Nous vous tiendrons au courant et ferons un reportage sur cette consultation trail pertinente car adaptée aux facteurs de performance reconnus dans la discipline.
Ainsi, les points faibles de l’athlète, potentiellement accidentogènes, seront repérés pour être ensuite développés.
– Evaluer, planifier, programmation
On peut éventuellement compléter les évaluations médicales par des tests de terrain : VMA, VMA ascensionnelle, test de descente. Puis il faut planifier sa saison avec un nombre raisonnable d’objectifs, et programmer son entraînement en intégrant du repos au sein de chaque cycle, et notamment avant (affûtage) et après les compétitions.
Et bien entendu, il faut adapter la programmation à ses capacités d’entraînement (temps, expertise, passé sportif, fragilités…)
– Ne pas oublier le structurel
Une voiture, c’est un moteur, une carrosserie et des commandes électroniques. Un athlète, c’est presque pareil dans la mesure où un bon moteur ne suffit pas. Imaginez un moteur de Ferrari dans une carrosserie de 2 CV, ça risque fortement de casser. Pour évitez cela, il faut renforcer la structure. Comment ?
– par la réalisation fréquente de gammes (éducatifs et étirements activo-dynamiques).
– par le renforcement musculaire et la musculation (voir article).
– par les étirements en routine, avec technique respiratoire adaptée.
– Soigner son hygiène de vie
Par hygiène de vie, on entend principalement le sommeil et la nutrition-hydratation. Le manque de sommeil est une cause fréquente de blessure. En plus d’une nuit confortable (> 7h selon les besoins personnels), il est utile de prendre le temps d’une petite sieste réparatrice. A cela, il faut ajouter une hydratation régulière, et pas seulement en période d’effort. Enfin, il faut concevoir la nutrition comme une fourniture d’énergie, un moyen de récupération, une reconstitution des réserves déplétées, et bien entendu une source de plaisir. Par ailleurs, la fatigue peut justement se manifester par une dégradation du sommeil et de l’appétit. Dormir et bien se nourrir sont donc les premières mesures de prévention de la fatigue.
– Etre suivi-e- par un professionnel
La recherche de la performance est une quête qui exige beaucoup de compétences qu’il est difficile de maîtriser totalement. Cette dernière décennie, au-delà des diplômes fédéraux dans telle ou telle discipline, les formations universitaires se sont multipliées dans le domaine de l’entraînement sportif-préparation physique-préparation mentale, et de nombreuses personnes sont formées pour s’adapter aux contraintes individuelles et à celles de la discipline. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel du sport qui vous accompagnera bénéfiquement au cours de la saison.
En ayant à l’esprit ces quelques règles fondamentales, vous optimisez vos chances de réussite pour les saisons à venir. La blessure n’est jamais anodine, elle est le signal donné par notre organisme sur une malveillance dont il faut chercher l’origine. Le risque zéro n’existe pas mais il est essentiel de le réduire à sa plus simple expression.