Reprise du velo avec charge trop rapide, suite à une menisectomie

Bonjour, j’ai 30 ans, professeur de tennis, et competiteur, j’ai subi une menisectomie du menisque interne, le 23 juillet, apres une suture qui n’a pas marché en mars. Le chirurgien m’a donc retiré 50% du menisque. J’ai repris le velo 13 jours apres l’operation, malheureusement j’ai sans doute mis une charge trop importante car je ressens des douleurs toujours sur le meme menisque (un pincement en flexion et rotation) suite au velo. Je suis très inquiet, est-il possible que j’ai une fois de plus déchiré le menisque ou s’agit-il juste d’une inflammation??
Merci d’avance

La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport

Le tableau que vous décrivez est malheureusement très classique face à une lésion méniscale du sportif. Dans le milieu du sport, on a tendance à penser que la chirurgie va résoudre le problème. Vous avez déjà eu un premier échec chirurgical sur la suture, n’allez pas sur un deuxième échec, suite à l’amputation partielle mais copieuse (50%) de votre ménisque.

En fait, quel est votre vrai problème ? C’est l’origine de votre lésion méniscale. Il faut se poser la question suivante : pourquoi avez-vous cassé ce ménisque, alors qu’apparemment, vous n’avez pas de lésion ligamentaire, c’est-à-dire que votre genou est stable (je suppose aussi que, compte tenu de votre âge et de votre profession, vous êtes « bien musclé » au niveau des membres inférieurs). Les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets, non ? Or votre ménisque actuel est beaucoup plus faible que votre ancien ménisque. En effet, vous n’avez plus que 50 % de votre capital méniscal. Si 100 % du ménisque n’arrivaient pas à faire le travail (générant une souffrance chronique, se soldant pas une lésion), on peut penser 50 % du ménisque auront encore plus de mal à faire ce travail. Non ? Cette réflexion est absolument capitale chez le sportif et n’est malheureusement pas faite. C’est pour cette raison je suis très prudent, face à une lésion méniscale du sportif, avant de prendre une décision chirurgicale d’amputation. Parfois, le repos sportif de trois mois (c’est long j’en conviens), suffit à rendre ce ménisque asymptomatique, c’est-à-dire non douloureux. De ce fait, on n’a pas besoin d’amputer ce ménisque malade (« Il vaut mieux garder un mauvais pneu que pas de pneu »). On peut très bien vivre et donner des cours de tennis avec un ménisque cassé.

Vous comprenez qu’il faut est très prudent sur le travail que vous allez demander à votre ménisque actuel, réduit de 50 % de son capital (c’est-à-dire de son rôle d’amortisseur et de répartisseur de charges).

Dans le cas qui est le vôtre, à savoir un échec de suture puis une ménisectomie copieuse, le repos sportif est indispensable pendant six semaines. Puis vous reprendrez effectivement le vélo par une pratique très douce (« faire simplement tourner les jambes »). Vous ne reprendrez les sports de charges que vers le troisième mois (je vous le répète les mêmes causes produisent les mêmes effets, il ne faut pas créer nouvelle lésion méniscale).

Malgré tout, ce que vous décrivez actuellement est probablement dû à une inflammation.


Réagissez