Je prépare mon troisième marathon, il ne me reste que 6 semaines d’entraînement. Mon entraînement allait TRÈS bien, le meilleur des trois marathon que j’avais préparé… mais voilà, ca devait trop bien aller j’ai probablement trop accéléré mes rythmes et je me suis finalement blessé. Je traîne des périostites depuis l’adolescence (j’ai 32 ans) mais elles ne m’ont jamais vraiment empêché d’être actif. Cette fois-ci, je les ai poussé à la limite et j’en paie le prix. Des douleurs très intenses sur tout l’intérieur du tibia des deux jambes avec deux sites plus particulièrement douloureux je dirais au tiers inférieur et au tiers supérieur. C’est la jambe droite la pire. J’ai aussi nouvellement des engourdissements à l’arrière extérieur du tibia des deux côtés, à la hauteur du trier du tibia aussi mais à l’extérieur et c’est plus une douleur d’engourdissement et de lourdeur. Bref, ma physiothérapeute a conclu a des périostites. J’ai arrêté presque complètement depuis près de 4 semaines. Je recommence graduellement mais dès que j’accélère un peu, je sens rapidement que les douleurs reviennent. J’ai commencé à remplacer quelques séances par du vélo… et je déteste le vélo. Je pense sérieusement me mettre à l’elliptique et je me demande: Est-ce que ce sera efficace pour remplacer mon entraînement de course? Je pensais conserver mes longues sorties du dimanche à la course et peut-être une ou deux autres sorties vitesse marathon seulement et compenser les entraînements en intervalle et en vitesse avec l’elliptique… Suis-je sur la bonne voie? Comment devrais-je doser elliptique-vélo-course si je ne peux pas faire bien bien plus que 3 sorties de course par semaine et que j’ai un marathon dans 6 semaines??? Bref, je fais quoi?
MERCI!
La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport
Le tableau que vous décrivez est effectivement en faveur d’une périostite bilatérale. Malgré tout, je suis étonné par la longueur de votre maladie (douleurs depuis l’adolescence ?). Il faut savoir que la périostite tibiale n’est que rarement grave, médicalement parlant. De ce fait, le repos strict n’est pas obligatoire et on peut s’entraîner malgré quelques douleurs. C’est donc à vous de gérer votre entraînement en fonction des douleurs que vous tolérez (à condition bien évidemment qu’il s’agisse d’une réelle périostite).
Sachez aussi que, malgré l’aspect « barbare » (taper sur une douleur !!!), les ondes de choc ont de bons résultats sur cette pathologie périostée.
Pour vous aider dans votre entraînement, je vous conseille de faire des sorties courtes mais intenses(fractionnés par exemple) en course à pied et de faire des sorties longues en vélo. En sachant qu’il faut doubler le temps d’entraînement, en vélo par rapport à la course à pied (c’est-à-dire que si vous aviez prévu 1h30 de course à pied il faut faire 3h de vélo).
Vous avez raison l’elliptique peut être un bon moyen de varier vos entraînements. Mais il n’est pas sûr que l’elliptique ne déclenche pas vos douleurs à l’égal de la course à pied. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à faire de l’elliptique.
De toute façon, appliquez systématiquement de la glace sur la zone douloureuse après vos efforts.
Enfin je vous le répète, faites quelques séances d’ondes de choc sur vos périostites, sans interrompre vos entraînements mais simplement en les adaptant à votre douleur.