Je m’appelle Alain, j’ai 34 ans, 72 kg, je pratique la course a pied depuis plus de 15 ans (2 sorties d’environ 1h par semaine). Je fais cela pour me faire plaisir et être en bonne santé. J’ai une vitesse de 12 à 14km/h. J’ai à mon actif plusieurs semi marathons. J’ai l’habitude de courir sur route ou dans un parc avec des dénivelés.
Je démarre par un échauffement de 5 minutes de rameur à un rythme léger. Je termine mes cessions par 15 minutes de rameur, abdos, pompes et 15 minutes d’étirements passifs.
Niveau santé j’ai un petit pincement à la 5eme vertèbre. La douleur apparaît le plus souvent lors de phase d’énervement que j’apprends à canaliser par du détachement, des étirements et un renforcement de la ceinture abdominale.
L’année dernière, je m’étais fixé comme objectif de finir un marathon (celui du Médoc en septembre 2012). J’augmentais progressivement la distance de mes séances et faisais un peu de fractionné.
En début d’année, j’ai eu une tendinite du fascia lata au genou droit.
J’ai fait 10 séances de kiné. Je me suis fait faire des semelles chez un podologue. J’ai changé de chaussures (Mizuno Enigma et Elixir 7 pour coureur universel). Je bois environ 2 litres d’eau par jour et après les entraînements, je me prépare une boisson isotonique maison (30g de sucre 1 pincée de sel/litre d’eau).
Après 2 mois d’arrêt, j’ai recommencé tranquillement à galoper autour d’un stade de foot (surface tendre). J’en suis à 12 séances ne dépassant pas 30 minutes à un rythme cool en raccourcissant mes foulées. Les soirs d’entraînement, je me mets de la glace sur le coté du genoux.
Mes questions sont les suivantes :
Mes entraînement sont ils bons ?
A partir de quand ou combien de séances je peux augmenter mes distances? J’ai toujours peur de ressentir la douleur au genou.
La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport
Bonjour,
Première chose : il ne faut pas être inquiet face à ce pincement de la cinquième vertèbre lombaire, dans le cadre de votre pratique sportive. Il vaut mieux faire du sport, avoir une bonne musculature, ne pas prendre de poids, dans le cadre d’une pathologie lombaire, que de rester inutilement au repos, comme il est parfois conseillé.
Comme vous le savez, la pathologie du fascia lata est spécifique du coureur à pied et présente encore beaucoup plus de questions que de réponses (lisez cet article pour plus d’informations). Le repos est-il vraiment utile ? Faut-il proscrire les semelles orthopédiques ? Faut-il changer sa technique de course ? Faut-il passer aux chaussures minimalistes ?
Dans votre cas, je vous conseille de reprendre la course sur route car votre objectif est de courir un marathon. Or un marathon se court sur route. Il n’est absolument pas logique de se préparer sur une autre surface (herbes/sous-bois,…) que celle de l’épreuve envisagée. En effet, pour certains coureurs, le changement de surface (route/herbes/ sous-bois,…) entraîne des pathologies par changement de technique de course. Prenons un exemple caricatural : pensez-vous que votre foulée reste la même sur le macadam que sur le sable ? Certes le sable amortit mieux (ou trop ?) mais la poussée suivante doit être plus forte (donc source d’hypothétiques pathologies).
Vous reprendrez donc la course sur route, sur terrain plat (les marathons se courent souvent sur surface plate) en augmentant progressivement vos durées d’entraînement : 30 minutes, 40 minutes, 60 minutes. Vous poursuivrez vos bonnes habitudes en appliquant systématiquement de la glace après vos efforts. Lorsque vous pourrez courir 60 minutes sans résurgence de vos douleurs au genou, vous pourrez dire que vous êtes guéri.