Sportifs, faites vous plaisir pendant les Fêtes!

On se surveille avant et après, on en profite pendant

Sportifs, sportives : et si on faisait rimer « Fêtes de fin d’année » avec « saliver » plutôt que « paniquer » ? Ce ne sont pas quelques repas trop copieux qui vont ruiner vos efforts passés, ni compromettre votre saison à venir. Rencontre avec Corinne Peirano, diététicienne et ultra fondeuse.

champagne

Elle distille des conseils entre deux francs éclats de rire et aborde la question de l’alimentation pendant les Fêtes de noël avec un grand sourire. Oui, on peut être sportif et se faire plaisir pendant les Fêtes de fin d’année !

Corinne Peirano en est la preuve. Elle se prépare pour l’Ultra India Race (200 km en 5 étapes en autosuffisance à partir du 16 janvier 2013) et l’assure : « Bien sûr que je vais fêter Noël ! ». « D’ailleurs, je viens déjà de faire un repas de fin d’année avec les personnes de mon cabinet ce midi », embraye-t-elle en cet après-midi de mi-décembre. Au menu : une entrée légère (une salade de fenouil avec un peu de jus de citron, d’huile d’olive, d’épices et de poivre noir), un bo-bun en plat principal, et des desserts à base de choux au caramel et autres réjouissances. « Le dessert était plus lourd, mais au final le repas est bien construit. Après une entrée et un plat plus raisonnables, on peut se faire plaisir à la fin. D’autant que si l’on arrive à respecter sa faim, on n’en mange pas forcément beaucoup ».

« Respecter sa faim », l’expression ne semble pas vraiment de saison… « Evidemment, pendant les Fêtes, on sait que l’on va aller au-delà de ses limites. Les belles tables, les grandes assiettes, le nombre de convives, tout cela nous pousse à manger plus », sourit Corinne Peirano.

La diététicienne le sait bien : elle est en pleine préparation physique, avec une haute dose d’entraînement en vue de son objectif mi janvier, et elle fait donc figure d’exception. Parce qu’à cette période de l’année, les coureurs à pied sont généralement en fin de saison, en mode « je lâche la bride ». Ce qui n’empêche pas une angoisse de pointer le bout de son nez : le « dépassement d’honoraires sur la balance », comme le définit avec humour Corinne Peirano.

Alors avant de s’attabler pour fêter Noël, pas question de se mettre « au régime soupes », mais il est bien sûr possible de « limiter au maximum les apports de gras ». « Avis à ceux et celles qui ont l’habitude de consommer de la charcuterie, des assaisonnements type mayonnaise, de la pâte à tartiner dont raffolent bon nombre de sportifs, des barres chocolatées, des viennoiseries, des biscuits, etc… essayez de vous limiter les jours précédents les Fêtes ». Même chose pour l’alcool.  Tout cela avec un objectif : « Se focaliser sur une optique de digestion saine. Parce que votre estomac et votre vésicule biliaire vont être très sollicités les jours suivants ».

« Si vous êtes vraiment dans l’idée de vous lâcher en fin d’année, vous pouvez aussi, quelques jours avant, faire des repas de salade et soupe le soir », explique la diététicienne. Avant de compléter : « Mais si vous vous maintenez un entraînement à jeun le matin, conservez un apport de féculents ».

Autres conseils : « Veiller à des apports en nutriments suffisants, en eau, minéraux, vitamines, grâce aux légumes. Et privilégiez les viandes les moins grasses pour limiter les graisses saturées qui seront nombreuses durant les repas de Fêtes ».

Ces repas de Fêtes, justement, savourez-les. « Ce ne sont que quelques repas », rappelle Corinne Peirano, alors inutile de vous priver outre mesure. Et assumez de toute façon un constat : « Dans une saison, votre poids varie. Avec un pic et un poids de forme. En hiver, le froid nous incite à rechercher des aliments beaucoup plus énergétiques. D’où un surplus de deux à cinq kilos à la sortie ». Rien d’anormal ! Plutôt que de chercher à limiter la casse sur la balance, focalisez-vous donc sur votre digestion en optant, par exemple, pour une « tisane à base de thym à la fin d’un repas lourd ».

Quant aux lendemains, « forcez un peu plus sur les végétaux, sans abuser des crudités qui risquent de favoriser les ballonnements. Et revenez sur du classique : riz, quinoa, légumes. Pensez aux choux, brocolis, artichauts, fenouil, radis noir, aux salades type roquette ou mâche. Tournez-vous aussi vers les poissons et viandes maigres. Avec deux cuillérées à soupe par jour d’une huile riche en acides gras essentiels (noix, soja colza) pour les omégas 3. Enfin, entre Noël et le jour de l’An, je conseillerais de couper avec l’alcool. Buvez de l’eau, réhydratez-vous ! », lance Corinne Peirano, avant de conclure dans une ultime éclat de rire : « Enfilez vos chaussures et allez courir ! »

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