Association de malfaiteurs
Les fatigues liées aux cancers et les effets secondaires des traitements se traduisent par un épuisement, une altération du fonctionnement physique général et du cerveau.
Quand on a des cellules cancéreuses, l’organisme fabrique des substances pour tuer ces cellules cancéreuses : les cytokines inflammatoires. Ces substances, des glycoprotéines, sont très utiles mais elles induisent dans le cerveau un comportement neurologique maladif qui se traduit par de grandes fatigues qui donnent l’envie de se reposer, de ne plus voir personne.
Elles ont un autre effet contre-productif: elles vont attaquer les muscles. Le résultat : les muscles fondent, et on se sent moins fort. Sous l’effet de la fatigue, on bouge moins, ce qui facilite encore la perte musculaire.
Si on rentre dans ce cercle vicieux d’écouter cette fatigue : on est de plus en fatigué, des douleurs (dos) apparaissent, la dénutrition musculaire avance. Le sommeil est perturbé, les lendemains sont encore plus difficiles. Le mal-être, l’anxiété envahissent le quotidien.
Association de bienfaiteurs
Myokines
L’activité physique est le seul traitement validé en oncologie pour soulager les fatigues.
Parmi les antidotes contre les effets néfastes des cytokines inflammatoires, on trouve les myokines, des petites protéines protectrices. Elles sont fabriquées par les fibres musculaires lors de leur contraction au cours d’une activité physique. Il faut bouger. Au repos, les muscles ne peuvent rien faire.
Les myokines participent au « renforcement » des fibres musculaires. Elles augmentent la sensibilité du muscle à l’insuline et ainsi favorisent l’entrée du glucose dans les stocks de glycogène musculaire. Elles contribuent à limiter la dégradation des protéines contractiles.
Cette phase contribue à la lutte contre la dénutrition de l’organisme.
De fait, dans la vie de tous les jours, nous en avons tous besoin d’une certaine dose de myokines qui correspondrait à trente minutes de contraction musculaire par jour (pour les enfants, c’est une heure)
Chez les personnes atteintes d’un cancer, au stade précoce ou plus avancé, 30 minutes d’entrainement physique, voire plus, vont sécréter la dose efficace de myokines pour aider l’organisme à lutter contre les cellules cancéreuses.
En conclusion, l’activité physique a des effets positifs sur la qualité de vie, la diminution des sensations de fatigue, les récidives et les rechutes, donc sur l’augmentation de la survie.
Le vrai plus : les sensations de bien-être sont efficaces immédiatement, dès la fin de la séance. Si besoin, ne pas hésiter à vous rapprocher des clubs sportifs sensibilisés à l’accueil des personnes atteintes par le cancer :
https://www.sportetcancer.com/
http://avironfrance.fr/pratiquer-aviron/programmes-federaux/aviron-sante
https://www.ffrandonnee.fr/_92/l-activite-physique-quels-benefices-pour-la-sante.aspx
Alimentation
Il faut aider l’organisme, limiter les complications de la fonte musculaire ou d’une prise de poids (stress et multiples grignotages). Bien s’alimenter aidera le corps à faire face au cancer et à son traitement.
L’alimentation du quotidien doit être riche en produits végétaux (fruits et légumes), doit faire la part belle aux féculents, légumes secs, et matières grasses de qualité, mais il n’y a pas de raison d’exclure les produits animaux si on les apprécie. Limiter l’alcool reste bénéfique. Il faut faire de son mieux pour que les aliments consommés soient nombreux et variés. Et, un dernier conseil : ne prendre aucun complément alimentaire sans l’accord de votre médecin.
Distorsion des goûts, hypersensibilité aux odeurs, tolérance digestive perturbée,… il n’est pas facile de bien manger. Ne pas hésiter à consulter une diététicienne qui pourra avoir d’autres suggestions sur la façon d’adapter et optimiser les repas.
Hippocrate aurait dit: « Marcher est la meilleure médecine de l’homme »
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr
http://www.cell.com/trends/molecular-medicine/fulltext/S1471-4914(16)30041-7
1 réaction à cet article
Régis DURAND
quelle intensité de l’effort doit on fournir pendant ces 30′?