Du Smoothie au « Super Smoothie » du commerce!
Impossible de les manquer ! Ils sont partout, frémissant de naturalité, sur les rayons frais des supermarchés, les devantures de sandwicheries, les distributeurs de friandises. Les smoothies prêts à boire surfent sur le besoin de manger « plus varié, plus sain, plus healthy » des sportifs avides de bien-être alimentaire.
La composition des « fruits à boire » n’étant pas réglementée, seule la lecture attentive de la liste des ingrédients permet de s’en faire une idée plus précise.
Chaque industriel de l’agro-alimentaire s’en donne à cœur joie pour dynamiser son marché, élaborer de nouvelles versions audacieuses, avec fruits secs (figues, abricots, banane,…), graines, piments, jus de soja,… puis une multitude d’anti-oxydants, guarana,… aux effets santé encore à démontrer mais attractifs et super vendeurs ! A la purée de fruits plus épaisse qu’un jus mais plus liquide qu’une compote, les fabricants ajoutent de l’eau afin de la liquéfier et faciliter sa consommation nomade ou à la paille.
Non, boire des smoothies n’est pas « une autre façon » de manger des fruits frais.
Les teneurs en glucides varient selon le volume consommé. 100 ml de smoothie de fruits apportent en moyenne 12-15 g de glucides associant des sucres ajoutés ou non et les glucides provenant des fruits, soient près de 45 g (9 carrés de sucre) dans une bouteille de 360 ml. En comparaison, un fruit entier apporte l’équivalent de 2 à 3 sucres. Les smoothies ne doivent pas devenir des boissons à consommer sans modération tout au long de la journée car les apports en sucres s’additionnement pendant la journée et par conséquent des calories supplémentaires.
Certaines marques ajoutent des jus végétaux (soja, riz,..) apportant quelques grammes de protéines, ou préfèrent piocher parmi les noix, cajou, chocolat, crème glacée valorisant la teneur en lipides. Au final, les smoothies de l’industrie agro-alimentaire peuvent se révéler plus énergétiques que de simples fruits.
L’origine des ingrédients varie d’une entreprise à l’autre. En effet, le smoothie peut être produit à partir de végétaux frais, mais aussi de concentrés, d’aliments déshydratés, de pâtes de fruits. De plus, afin de les protéger des risques microbiologiques, les smoothies du commerce subissent des traitements, telles la flash pasteurisation à chaud ou la pascalisation (procédé de destruction des bactéries à froid), qui prolongent la conservation du produit. L’ensemble de ces techniques n’est pas sans conséquence sur la qualité nutritionnelle du breuvage puisque la teneur en vitamines naturelles des fruits (notamment les vitamines sensibles à la chaleur comme la vitamine C) chute.
En résumé : Oui aux smoothies en alternative aux snacking gras et sucrés… mais ne pas en abuser et les choisir de préférence « faits maison » qui sauront préserver les qualités naturelles des fruits et légumes.
Lectures complémentaires :
http://www.agro-media.fr/analyse/hpp-lagroalimentaire-se-met-sous-hautes-pressions-18660.html
http://www.mangerbouger.fr/PNNS
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport : http://www.nutritionniste-dieteticien.fr