La cellule adipeuse, une cellule adaptée au stockage
Les graisses corporelles, qu’elles soient présentes dans les cuisses ou sur le ventre, sont logées dans de grosses cellules, les adipocytes qui adaptent leur taille et leur nombre au statut nutritionnel de l’organisme. Ces cellules adipeuses ont la capacité potentielle de former des gouttelettes où sont entreposés les triglycérides, une variété biochimique de graisses. Lors d’un régime amaigrissant, les cellules adipeuses peuvent diminuer de volume, mais elles ne disparaissent jamais, d’où la facilité de reprendre du poids. Elles sont là et attendent !
Chaque triglycéride est constitué de trois acides gras (composition différente selon l’origine alimentaire) attachés à une molécule de glycérol. L’ensemble ressemble à un E majuscule. Les triglycérides renferment une source d’énergie utilisée au bon moment par l’organisme pour toutes ses activités physiques. Le corps humain pourrait être comparé à un moteur hybride qui utilise du carburant pour fonctionner.
Pendant un effort en endurance, les réserves de graisses sont peu à peu mobilisées. L’exercice physique stimule la sécrétion de molécules (adrénaline, noradrénaline,…) activatrices de la lipolyse qui correspond à l’ensemble des réactions chimiques conduisant à la dégradation des lipides afin de fournir de l’énergie.
Tout commence par la rupture des triglycérides en glycérol et en acides gras. Le glycérol formera du glucose apportant indirectement des calories aux muscles ou servira à nouveau pour la synthèse de triglycérides tout neufs. Les acides gras « libres » s’échappent des adipocytes, se glissent dans les vaisseaux sanguins où ils sont transportés jusqu’aux cellules de l’organisme en demande de renfort énergétique (cellules musculaires, cellules hépatiques, cardiaques, système nerveux…).
La cellule musculaire, une cellule productrice d’eau et de gaz carbonique
Arrivés dans les cellules musculaires, les acides gras subissent des réactions complexes avec activations mais aussi déstructurations. Une fois préparés, ils entrent dans les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules utilisatrices, où ils sont oxydés, « brûlés ». L’énergie créée est recueillie et concentrée dans de nouvelles molécules spécifiques appelées « ATP » (adénosine triphosphate). Ces molécules transporteuses d’énergie alimenteront les activités cellulaires et permettront les contractions des cellules musculaires. Les transformations des acides gras fournissent, en plus, du dioxyde de carbone (gaz carbonique) et de l’eau.
En un mot, les graisses libèrent de l’énergie, et leurs atomes de carbone, oxygène et hydrogène se volatilisent en eau (urines, transpiration,…) et en gaz carbonique (expiré dans l’air par les poumons).
L’utilisation des lipides : des dépenses quotidiennes, d’abord.
Certes, l’utilisation des graisses corporelles pendant une pratique sportive est essentielle pour engager une perte de masse grasse. Mais, les dépenses énergétiques liées aux effets de l’exercice ne doivent pas faire oublier le quotidien.
Faire trois heures de sport par semaine rassure, mais ne constitue pas une protection pour l’organisme si la majeure partie de la journée est inactive. L’utilisation des réserves graisseuses dépend surtout de la dépense calorique totale par jour et pas seulement des lipides effectivement oxydés pendant l’entrainement.
Le constat est étonnant et montre combien la sédentarité peut être pernicieuse et risquée.
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport : http://www.nutritionniste-dieteticien.fr
Lecture complémentaire :
- B. Hu, T. Y. Li, G. A. Colditz, W. C. Willett, and J. E. Manson, “Television Watching and Other Sedentary Behaviors in Relation to Risk of Obesity and Type 2 Diabetes Mellitus in Women,” JAMA, vol. 289, no. 14, p. 1785, Apr. 2003.