Le Mental, un mystère insondable
Comment expliquer, si ce n’est aussi par un mental extraordinaire, que des êtres humains puissent endurer jusqu’à plus de 20 jours continus de course, encaisser des distances kilométriques affolantes,du style traversée de continents où les 1000 km restent un symbole à franchir, ou, aussi impressionnant selon l’échelle choisie, réaliser la traversée de Chaînes de Montagnes (Népal ou Pyrénées), voire même exécuter dix à quinze fois la distance d’un Iron Man…
Si l’on devait définir le mental, on pourrait dire qu’il s’exprime par un système de pensées complexes, plutôt positives, faites de représentations, de vécus et de projections. Et qu’il fonctionne sur des connexions entre le cerveau pensant (le cortex) et le cerveau ressentant (émotionnel = limbique).
En course, le mental s’exprimerait donc à partir d’une alliance momentanée de toutes les forces humaines pour surmonter l’épreuve physique où s’entremêlent l’émotionnel et le psychique. Pour produire, à un instant T, les moyens de s’adapter et surmonter les difficultés rencontrées : douleur physique, épuisement, manque de sommeil, blessure et… la baisse de moral qui survient parfois dans la difficulté.
Du glucose pour renforcer ses capacités mentales
Le mental a-t-il des limites (en dehors de l’urgence vitale) ? Prenons l’exemple d’un(e) coureur/se qui cumule hypoglycémie et déshydratation dans sa course. Notre ami(e) peut bien avoir un mental inébranlable, bâti sur un gros travail de préparation, cela n’empêchera pas la prévalence des pertes de concentration et de lucidité sur celles de ses forces musculaires. Et la nécessité de stopper la course par sécurité.
Le mental ne peut empêcher la perturbation des signaux chimiques et électriques (crampes, fatigues extrêmes, troubles digestifs) et… la biologie humaine de (mal) fonctionner. Le mental s’arrête donc aux portes de la biologie. Car le cerveau, siège du mental, est de fait un organe gros consommateur d’énergie (de sucre !).
Il faut donc en course alimenter en glucides régulièrement celui-ci, pour maintenir un état de concentration optimal, de telle façon que le cérébral laisse toute mesure au mental de s’exprimer et ce, jusqu’au bout de la course. Ce qui demande de s’hydrater et se ravitailler à intervalles réguliers. Buvez de l’eau en alternance avec une boisson de l’effort, puis piochez dans : compotes, pâtes de fruits, nougats, barres de céréales sucrées et salées, pâtes ou riz, crêpes, gâteaux de semoule, chocolat, pain, fromage. Ces aliments comportent des nutriments spécifiques pour le cerveau, parmi lesquels figure le glucose.
Conseil : emportez en course votre aliment doudou, à consommer au moment où vous dépisterez des idées noires (baisse du moral). Cet aliment sauveur peut d’ailleurs tenir le rôle de votre madeleine de Proust. Dans les minutes qui suivront, votre début d’hypoglycémie s’effacera et vous vous relancerez en course, en étant à nouveau « mentalisé ».
Bon mental, bonne course à toutes et tous !
Corinne Peirano (Expert Lepape-info Diététicienne-nutritionniste, http://corinne-peirano.wix.
2 réactions à cet article
Bertrand Lellouche
Tout à fait d’accord ! Cela fait 3 saisons que j’adopte cette technique et rien ne vaut un bon aliment au bon moment.
Avec une bonne variété de goûts, textures et d’apports, il y a toujours le truc adapté aux circonstances. Par exemple, une bonne compote est « rafraîchissante » et passe tellement bien en cas de coup mou lié à la chaleur.
fredz
Ce qui voudrait dire que le sucre est « juste » là pour entretenir la motivation à continuer à pousser la machine musculaire, sans qu’il apporte quoi que ce soit à cette machine ?
Je m’interroge, car la prise régulière de gels lors de compétitions ou de sorties longues me fait l’effet d’une forme de prise de drogue, et je me demande justement si l’apport de sucre est là pour tromper le corps ou pour l’aider.