Avant tout chose, que se cache-t-il derrière nos envies de manger ?
Des faims aux multiples visages
- La faim physiologique
Manger relève d’une contrainte, d’une nécessité vitale, irrépressible. Le corps humain a besoin de calories et de nutriments pour fonctionner efficacement, entretenir sa santé (tant physique que psychique), faire du sport…
Un « creux à l’estomac », un ventre qui gargouille, des bâillements, une diminution de l’attention, des perceptions personnelles qui ne manquent pas de vous indiquer l’heure du repas. Ces signes mécaniques apparaissent lorsque la glycémie baisse de l’ordre de 7%. Les cellules du cerveau, glucodépendantes, ont besoin de glucose et lorsqu’elles commencent à en manquer, elles marchent au ralenti (comme vos muscles). En effet, nous n’attendons pas l’épuisement de nos réserves métaboliques pour prendre la décision de passer à table.
Dès que les premières sensations de faim apparaissent, notre organisme sait qu’il est en manque d’énergie. C’est la bonne heure, il est temps de faire le plein de carburant. Une fois les réserves pleines, votre cerveau vous commande d’arrêter de manger. Votre organisme vit quelques heures sur ses stocks avant le retour de la faim.
Mais, le comportement alimentaire de l’homme est bien curieux. Nos horaires de prises alimentaires ne dépendent pas uniquement de notre état physiologique.
- La faim sensorielle
Les mécanismes sensoriels, tels la vue et l’odorat, stimulent la prise alimentaire. Interviennent ensuite le goût, sa mémoire, la satisfaction des papilles gustatives. Même sans faim biologique, qui n’a pas fini un paquet de gâteaux ou une tablette de chocolat avant de se rendre compte, tout étonné et déçu, qu’il n’en restait pas une miette ? Qui n’a pas eu l’appétit ouvert en sentant les bonnes odeurs d’un plat mijoté rappelant les moments d’enfance dans la cuisine familiale ? Qui n’a pas en mémoire le souvenir d’une baguette dorée, croustillante, et du plaisir ressenti à sa dégustation ? Qui peut résister à la tentation de manger le quignon sur le chemin du retour à la maison ? Et, pourtant, il n’est pas encore midi.
- La faim affective, nous sommes aussi des êtres de cœur
Nous mangeons parce que la nourriture, par ses bienfaits gustatifs, peut être un pansement pour cicatriser une anxiété, un moyen de court-circuiter une pensée négative, une béquille pour supporter une difficulté. Bref, les grignotages sont souvent des temps de « douceur-bien-être assuré »…. Puis, la culpabilité se réveille, mauvaise.
La question de manger à l’heure devient sacrément compliquée lorsque les sensations de faim physiologiques sont totalement débordées, annihilées par nos faims affectives.
Il faut alors ré-apprendre la prise rythmée de repas suffisant en terme calorique. Une barre protéinée et un yaourt à 0% n’ont jamais constitué un repas de bonne qualité ! Vous allez grignoter deux heures plus tard.
Les usages de repas
Les horaires considérés comme « normaux » aujourd’hui se sont imposés progressivement au fil des siècles. Certes, le fait de manger répond à une attente biologique individuelle, mais les temps de repas dépendent aussi d’une organisation sociale.
Aujourd’hui, pour être en phase avec la société, les conseils habituels préconisent le modèle des 3 repas principaux pris aux horaires suivants :
- un petit déjeuner, au saut du lit
- un déjeuner, pris entre 12 et 14 heures
- un dîner, consommé entre 19 et 21 heures
- auquel s’associe un goûter à consommer si la faim vous tenaille, si le déjeuner s’est avéré insuffisant, ou si votre entraînement se déroule en début de soirée…
Mais, au-delà des horaires
Il y a un bon moment pour tout. Prenez le temps de percevoir ce que vous avez dans votre assiette. Le repas ne doit pas se transformer en une course-poursuite contre le temps ! L’organisme peut gérer. Ce qui pose problème, c’est manger trop, sur une trop longue période.
- Si vous n’avez pas faim le matin, ne vous obligez pas à manger des tartines de pain.
- Si vous aviez prévu de manger un fruit, plein de vitamines, au dessert, et que vous n’avez plus faim, ne vous forcez pas. Votre organisme vous renseigne simplement que vous lui avez apporté suffisamment d’énergie pour tenir jusqu’au repas suivant.
- Si vous avez « gloutonné » un peu plus que de raison, appréciez, mais attendez le retour d’une vraie sensation de faim pour repartir vers le frigo. Et tant pis si vous oubliez l’heure « officielle » de manger. Votre organisme régule.