L’épice en couleurs
Le curcuma est une plante originaire du sud de l’Asie et dont on consomme le rhizome, c’est-à-dire sa racine. Consommé frais, en lamelles, râpé ou en poudre, le curcuma est indissociable de la cuisine asiatique depuis plus de 2000 ans.
Epice polyvalente, elle condimente avec discrétion, plats salés et sucrés : soupe pour se réchauffer, sauce pour accommoder viandes et légumes cuisinés, smoothie ou infusion pour se réhydrater.
La curcumine en bienfaits
Le curcuma est riche en curcuminoîdes, un groupe chimique, dont l’un des constituants est la curcumine. Cette molécule active possède une double casquette. C’est à la fois la substance responsable de la belle couleur jaune orangée du curry, et l’un des principes actifs de l’épice.
Vous avez trop mangé ?
Vous avez choisi d’honorer l’invitation d’une 3ème mi-temps avec ses apéritifs trop arrosés et son repas copieux. Débordements alimentaires, vous avez trop mangé. L’organisme se sent engorgé : mal au ventre, ballonnements, détresse intestinale, entraînement reporté.
L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît au curcuma le pouvoir de traiter la dyspepsie. C’est-à-dire soulager les problèmes de digestion et lutter contre les sensations de lourdeurs ou d’inconforts digestifs. Et, rien ne vous empêche de vous aérer avec une bonne marche digestive !
Un bon réflexe à adopter les lendemains de fêtes : allégez vos repas pendant un jour ou deux, et n’hésitez pas à saupoudrer vos assiettes d’une petite cuillerée à thé de curcuma.
Vers des propriétés « anti-cancer »
De nombreuses études scientifiques montrent que la curcumine est une substance très prometteuse pour la chémoprévention (substance pour empêcher le cancer de se développer). Par différentes voies, elle réduit le microenvironnement inflammatoire des cellules cancéreuses et aurait un rôle cytotoxique sur celles-ci. Plusieurs études cliniques sont en cours pour vérifier les effets potentiels de la curcumine sur la prévention et l’évolution des cancers.
De nombreuses plantes peuvent interagir avec les médicaments. Il est essentiel de demander conseil auprès de votre médecin
Comment utiliser le Curcuma ?
Pas tout seul
La capacité du corps à utiliser les éléments nutritionnels du curcuma est mauvaise. La consommation de curcuma seul ne présente pas beaucoup d’intérêt car la curcumine, sa substance active, est mal absorbée par le tube digestif. Les quantités résiduelles dans le sang sont minimes et peu efficaces. Afin de favoriser son assimilation et freiner sa dégradation, le curcuma doit être accompagné de deux aides de camp.
La meilleure stratégie pour augmenter la biodisponibilité de la curcumine est de l’associer à deux adjuvants alimentaires. La pipérine, l’ingrédient piquant du poivre noir, augmente l’absorption de la curcumine. Dans le même objectif, l’ajout de matières grasses au menu améliore son passage à travers le tube digestif.
La posologie diffère selon le mode présentation, 3-9 g de curcuma sous forme végétale brute (racine) ou 1,5-3 g en poudre séchée au menu du jour, soit de ½ à 1 Cuillère à thé. C’est d’ailleurs la consommation quotidienne des indiens. Inutile de faire de la surenchère !
Préférez-le frais plutôt qu’en complément alimentaire. Et, n’oubliez pas la poivrière et le filet d’huile d’olive la prochaine fois que vous préparez un plat avec du curcuma !
Bons achats, Bonne conservation
Optez pour du curcuma frais biologique. On évite l’irradiation autorisée pour les autres formes de curcuma. Ce procédé consiste à exposer l’épice à des rayonnements pour réduire la charge microbienne et lui assurer une plus longue conservation. Un logo mentionnant l’ionisation est obligatoire, mais pas très bien suivi des faits !
Sous forme de poudre, conservez le curcuma dans un environnement sec, à l’abri de la lumière et de la chaleur. Frais, il se réserve dans un sac en plastique perforé pendant une à deux semaines dans votre réfrigérateur.
Le saupoudrage de curcuma dans les assiettes va bien au-delà de sa saveur parfumée et colorée, il participe avec d’autres aliments à la bonne santé du sportif.
Références :
http://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Js2200e/14.html#Js2200e.14
http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acs.jmedchem.6b00975
Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr