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L’eau de Coco est-elle une boisson de réhydratation adaptée à l’effort ?

L’eau de coco et la santé

L’histoire démarre durant la 2ème guerre mondiale : l’eau de coco aurait servi à transfuser les soldats blessés. Certaines études ont depuis démontré qu’elle pouvait momentanément, sur du court terme, être utilisée en intraveineuse au même titre que le sérum physiologique (1). Ce qui a poussé le domaine médical à élargir les recherches sur les possibles applications en santé humaine notamment pour les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle ou encore le diabète (2).

La presse nationale s’est fait l’écho ces derniers temps des bienfaits de l’eau de coco et on peut lire régulièrement y compris sur le net, ses multiples actions sur le surpoids (argument toutefois trompeur car l’eau de coco contient des glucides, cependant moins qu’un verre de jus de fruit ou de soda), sur la stimulation du transit intestinal et pour finir, sur la lutte anti-radicalaire du fait de sa richesse en antioxydants et des nombreux phénols qui la composent.

 

L’eau de coco comme boisson de récupération ?

 

Composée à 95 % d’eau et de nutriments majeurs pour la santé, l’eau de coco est faiblement calorique (20 kcal/100 ml), contient peu de protéines, des glucides (3,91 g pour 100 ml d’eau de coco pure), et des traces de lipides. Mais ce qui fait en partie tout son intérêt, c’est son profil en électrolytes. Un mot qui parle aux sportifs, surtout quand il s’agit de se réhydrater après l’effort pour restaurer les pertes hydrominérales.

L’eau de coco présente en effet un taux de potassium élevé (198 mg/100ml) et l’on trouve également dans sa composition : du calcium (22 mg/100ml), du magnésium (26,5 mg/100 ml), du sodium (65 mg/100 ml) ainsi que des vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B9 notamment), du zinc, du cuivre, du manganèse et du fer. Alors l’eau de coco… adaptée au sport ou pas ?

Une étude (3) réalisée en 2007 sur 10 coureurs, après 90 minutes de course effectuée à 65 % de VO2Max, par 32 °C et induisant une perte de 3 % du poids corporel, a conclu sur le pouvoir de réhydratation après l’exercice de l’eau de coco enrichie en sodium. Mais pour que l’eau de coco soit aussi efficace qu’une boisson sportive (quoique les formules de ces dernières ont bien évolué depuis 2007 !) et d’un effet supérieur à l’eau pure, les chercheurs soulignent la nécessité de lui rajouter une dose de sodium pour récupérer tous les fluides perdus à l’effort. L’étude concluait par ailleurs sur une meilleure ingestion au final avec moins de nausées et de maux d’estomac par rapport à la boisson sportive et l’eau pure.

Mon conseil : si vous souhaitez vous réhydrater après l’effort avec de l’eau de coco, choisissez une eau de coco pure sans additifs, non pasteurisée, non décongelée. Et ajoutez 1 pincée de sel pour 1 litre d’eau de coco.

 

Selon le protocole de réhydratation de l’étude pratiqué sous fortes chaleurs (proches de 30 °C), buvez en trois fois 120 % du poids corporel perdu à l’effort. Procédez ainsi : tout de suite après l’exercice, buvez un volume de 50 % du poids perdu pendant l’effort. Puis à 30 minutes, un volume de 40 % du poids perdu à l’effort et enfin à 60 minutes : un volume de 30 %. Par exemple, pour 1 kg perdu, buvez dès l’arrêt 50 cl, puis 40 cl et enfin 30 cl. Pour récupérer d’efforts intensifs ou de longues durées (ultra trail par exemple), complétez votre réhydratation avec des barres hyperprotéinées riches en acide aminés branchés, ou bien des produits laitiers ou à base de soja.

 

Corinne Peirano (Expert Lepape-info Diététicienne-nutritionniste, http://corinne-peirano.wix.com/dieteticienne-paris)

(1) Influence of coconut water on hemostasis. Pummer S1, Heil P, Maleck W, Petroianu G. Am J Emerg Med. 2001 Jul;19(4):287-9.
(2) Hypoglycemic and antioxidant potential of coconut water in experimental diabetes. Preetha PP1, Devi VG, Rajamohan T. Food Funct. 2012 Jul;3(7):753-7. doi: 10.1039/c2fo30066d. Epub 2012 Jun 27.
(3) Rehydration with sodium-enriched coconut water after exercise-induced dehydration. Ismail I1, Singh R, Sirisinghe RG.Southeast Asian J Trop Med Public Health. 2007 Jul;38(4):769-85.