Question : Bonjour, je cours depuis plus de 20 ans, 10km, semi courses vertes, je m’entraine 4 fois/semaine et principalement en compétition je souffre de douleurs abdominales avec hypoglycémies. Sur Paris-Versailles, petit déj pris à 6h45(qui est le même tous les jours) à base de café sucré, 2 tartines de pain beurré, un yaourt, un verre de jus de fruits, des céréales, 2 tranches de pain d’épice, départ de la course à 10h20, j’avais déjà faim. Sucres pris au ravitaillement avec de l’eau, hydratation tout au long de la course et coup de barre au 10ème km. Et à 3km de l’arrivée envie de vomir avec impossibilité d’accélérer. Je ne sais plus quoi faire. Il y a 15 jours sur un semi, j’ai pris du sucre tous les 5km mais les coups de barre étaient là. Et ce soir toujours des douleurs abdominales. Que puis-je faire de plus ou de moins ? Avec mes remerciements
La réponse de notre médecin, Yannick Guillodo
Pourquoi dites-vous que vous faites des hypoglycémies ?
Votre alimentation (petit déjeuner), avant votre course, est tout à fait satisfaisante. En effet, les aspects qualitatif et quantitatif sont corrects et le délai de 3 heures (temps de digestion) entre la prise alimentaire et l’effort sportif est respecté. Donc à ce niveau, il n’y a pas de correction majeure à apporter.
Par contre, est-il nécessaire de compléter cet apport énergétique par des prises régulières de sucre pendant votre course ? Je ne vois pas l’intérêt de ces suppléments sucrés pour des courses n’excédant pas 2 à 2 heures 30. Vous prenez un risque d’intolérance digestive et donc de douleurs, de nausées, de sensations de « coups de pompe », en multipliant des absorptions de sucres rapides. Hydratez-vous sans excès pendant votre course, un point c’est tout. Après la course, vous pourrez éventuellement vous hydrater plus généreusement et éventuellement prendre une collation.
Avez-vous ces mêmes douleurs lors de vos entraînements ?
Si vous n’avez aucune douleur lors de vos entraînements, essayez de faire la même chose en course. C’est-à-dire le même processus d’alimentation et d’hydratation. Ne faites pas de « manipulation diététique » pour soi-disant améliorer votre performance. Restez simple. Car le « stress » de la compétition, pour certaines personnes, peut entraîner des manifestations digestives (accélération du transit ) comme tous les « stress », même s’ils ne sont pas ressentis comme des phénomènes très anxiogènes (c’est-à-dire même si vous pensez être « cool »).
Enfin, vos « coups de pompe » peuvent éventuellement être dus à un sur régime. Vos allures de course, en compétition, sont-elles bien en rapport avec vos allures d’entraînement ? Certaines personnes peuvent facilement reproduire, voire améliorer, leurs allures maximales (vitesse de course) lors des compétitions et inversement d’autres personnes auront du mal à reproduire leur vitesse maximale, estimée à l’entraînement, lors de la compétition ; là encore, il s’agit d’une notion de « stress de compétition» qui dans ce dernier cas, diminue les performances. C’est comme l’acteur ou le pianiste qui connaît son texte ou son morceau par cœur, lorsqu’il est seul, mais qui n’arrive pas à le faire en public !!!
Bref, faites moi deux ou trois compétitions comme à l’entrainement, sans modification alimentaire, sans « pression inutile », pour le plaisir, le vrai, et on en reparle.
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