Faut-il manger bio lorsque l’on est sportif ?

On a souvent en tête l'idée que le sportif nécessite des nutriments spécifiques et adaptés à ses efforts. Et il est vrai qu'avec la dépense énergétique parfois élevée, la composition de l'assiette requiert une attention toute particulière. Mais cette alimentation du sportif doit-elle être exclusivement composée d'aliments biologiques ? Décryptage.

légumes, fruits

Le bio, c’est quoi ?

La réflexion la plus souvent entendue à propos du bio, c’est que c’est cher et que l’on ne peut pas toujours s’y fier. Sous-entendue, il y a bio (aliments biologiques des boutiques) et bio (la version supermarché ou exportée).

Alors au fond manger bio, qu’est-ce que c’est ? Pour certains bio-consommateurs, l’éthique du bio correspond avant tout à une démarche de conscience pour une société que l’on voudrait voir plus équitable (pas de gaspillage, respect de l’Homme et de la Nature, etc). Si l’on se base sur sa définition, la bio consiste aussi à manger des aliments non contaminés par des résidus chimiques.

Pour autant, du point de vue nutritionnel, manger « biologique » ne signifie pas spontanément manger équilibré. Les règles d’équilibre sont d’ailleurs toujours bonnes à rappeler que l’on soit bio ou pas, à savoir : privilégier les végétaux frais et de saison dans son alimentation (légumes et fruits) et les cuisiner rapidement (pas de stocks de plusieurs jours dans le bac du réfrigérateur au risque de perdre une grande partie des vitamines), consommer des huiles de première pression à froid et autres aliments non raffinés (sel, sucres, céréales, pain et autres féculents), manger régulièrement des légumineuses (lentilles, haricots secs, pois cassés…), ne pas abuser de viandes, de sucres et de graisses, bien s’hydrater avec de l’eau en priorité.

Qu’est-ce qui fait l’intérêt du bio chez le sportif ?

Qu’est-ce que le bio peut apporter de plus quand on fait du sport ? Est-ce que l’on peut être plus performant avec une alimentation biologique ? Objectivement, on relève davantage de matière sèche dans les aliments bio, des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées : anthocyanes, polyphénols et flavonoïdes, tannins, ensuite moins de graisses, mais plus d’acides gras polyinsaturés parmi celles-ci dans les aliments source de protéines animales, et enfin un taux d’omégas3 plus important dans les produits laitiers par rapport au non bio.

Ces résultats peuvent encore être amplifiés si les choix sont encore plus réfléchis lors de l’achat, notamment pour ce qui est des variétés ou des races animales : vaches jersiaises pour les produits laitiers par exemple, ou en consommant des aliments complets, non raffinés, des légumes et des fruits avec les pelures lorsque cela est possible (les pommes par exemple) en raison des nutriments concentrés dans la peau des végétaux.

Des différences notables que l’on peut relever par rapport aux aliments dits conventionnels ou relevant d’une agriculture raisonnée qui n’empêche pas les contaminations par les produits phytosanitaires (ces derniers étant juste contrôlés).

Manger bio n’est cependant pas encore à la portée de tous. La question du budget reste toujours soulevée et tout le monde n’a pas la chance d’avoir son propre jardin et sa récolte personnelle. L’adhésion à certaines associations bio ou l’achat de « panier bio de la semaine » permettent en contrepartie de pallier le coût économique. En conclusion, le sportif doit-il par besoins nutritionnels devenir un bio-consommateur ? Pas de réponse tranchée si ce n’est que le sujet mérite d’être débattue et que certains sportifs ont déjà franchi le pas.

Mon conseil : si vous le pouvez et le souhaitez, consommez bio pour les produits de première nécessité : huile, beurre, œufs puis optez pour le panier bio de la semaine de certaines boutiques qui offre un excellent rapport qualité prix, notamment pour les végétaux.

Corinne Peirano (Expert Lepape-info Diététicienne-nutritionniste, http://corinne-peirano.wix.com/dieteticienne-paris)

1 réaction à cet article

  1. Bonjour,

    Je vous trouve très affirmatif concernant la supériorité nutritionnelle du bio vis-à-vis du non bio. Je peine à comprendre en quoi le mode de culture biologique induirait un meilleur profil lipidique dans les produits comme vous l’affirmez (moins de graisses et plus de polyinsaturés notamment oméga-3). Plus d’oméga 3 dans les produits comme les produits « bleu blanc cœur » je comprendrais aisément mais malheureusement dans le bio je ne vois pas d’où pourrez venir un écart significatif. Pourriez-vous me communiquer les sources des études qui vous permettent objectivement d’avancer autant d’arguments en faveur d’une supériorité nutritionnelle des produits bio?

    En espérant que vous n’ignorerez pas ce message car je suis honnête dans ma démarche de vouloir croire à ce que vous dîtes dans l’article mais ne le peut sans études fiables à l’appui.

    Bonne journée,

    Bien cordialement

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