Entrainement de Natation : se ravitailler aussi !

Longueurs après longueurs, en eau libre ou en bassin, le nageur se déshydrate. Ne pas oublier sa bouteille d’eau dans son sac de piscine !

Le nageur thermorégule

 

Crawl, brasse, nage avec palmes,… toute activité musculaire est productrice d’énergie, mais le corps est une machine à très mauvais rendement. Seule 20 à 25% de l’énergie produite par les muscles est réellement transformée en énergie mécanique destinée aux mouvements, le reste 75 à 80 % est transformé en énergie thermique (chaleur calorifique). Celle-ci, au fil de l’entrainement, devient excessive et doit être rejetée au plus vite sous peine de risquer la surchauffe de l’organisme.

C’est le rôle des mécanismes de thermorégulation dont le contrôle est assuré par le système nerveux végétatif (hypothalamus,…). Peu importe les conditions environnementales, la température corporelle centrale doit se maintenir à 37°C.

 

En milieu aquatique, la chaleur corporelle peut s’échapper par trois mécanismes avec une prédominance pour les phénomènes de conduction/convection:

La première étape repose sur l’augmentation du flux sanguin dans les vaisseaux proches de la surface du corps. Le sang transporte la chaleur des muscles vers la peau en périphérie. On parle de convection lors d’échange de chaleur entre la peau et un fluide qui se déplace. Pendant la séance de natation, la perte de chaleur corporelle peut être importante car l’eau est un excellent conducteur.

Deux autres mécanismes viennent ensuite en relais pour évacuer la chaleur vers le milieu extérieur :

  • En milieu aquatique, on parle de la conduction de la chaleur : c’est le passage de la chaleur d’un milieu chaud (la peau) au contact direct d’un milieu plus froid (l’eau de la piscine).  
  • La troisième étape est la transpiration qui consiste à faire passer une certaine quantité d’eau « chaude » de l’intérieur vers l’extérieur de l’organisme via la sueur.  Un litre de sueur évaporée permettrait d’éliminer environ 580 kilocalories de surchauffe. La transpiration seule est insuffisante, elle doit s’associer à l’évaporation de la sueur. Bien que limitée par les conditions aquatiques, la sudation existe bel et bien !

 

Le saviez-vous ? Nager dans une eau trop chaude n’est pas agréable pour un nageur : les effets des échanges convectifs s’accentuent, l’afflux sanguin s’élève et le rythme cardiaque augmente. Le nageur finit par avoir trop chaud. La sollicitation supplémentaire du système cardiaque et la déshydratation fatiguent le nageur et perturbent l’entraînement. Lors des compétitions, la Fédération française de natation recommande une température de l’eau comprise entre 25 °C et 28 °C.

 

Une boisson  au bord du bassin

 

L’immersion dans l’eau altère la perception de la soif qui, mal ressentie, masque les pertes hydriques. À moins de boire régulièrement la tasse, la déshydratation fait son œuvre et diminue les capacités physiques pendant l’activité : exposition précoce à des sensations de fatigue, diminution de la performance puis de la qualité de la récupération physiologique. Il faut compenser les pertes hydriques liées à l’entraînement en buvant régulièrement de petites quantités, toutes les 20-30 minutes pendant l’entrainement.

 

Lors de séances inférieures de moins de 75 minutes, l’eau seule suffit. Au-delà, Il faut prévoir une boisson de l’effort au bord des bassins. La meilleure assurance hydrique et énergétique est finalement de déposer une bouteille contenant une boisson énergétique, contenant 30 à 40 grammes de sucre par litre, ou du jus de raisin ou pomme BIO dilué et enrichi d’un seul gramme de sel fin de cuisine (équivalent du petit sachet de restauration).


Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport : http://www.nutritionniste-dieteticien.fr

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