Intestin et flore intestinale : un partenariat équitable
Les intestins ne sont pas uniquement spécialisés dans le transit. Ils sont un carrefour de nombreuses fonctions parmi lesquelles la synthèse de glucose et de quelques vitamines (B5, B8, B12 et vitamine K). Ils permettent également d’assimiler des nutriments indispensables à la vie (vitamines et minéraux, acides aminés) en digérant la nourriture que nous absorbons. Paradoxalement, ils sont aussi spécialisés dans la défense contre toutes substances potentiellement toxiques qui nous contaminent ou que nous avalons avec ce que nous mangeons. Les intestins ont leur propre système immunitaire jouant un rôle de barrière contre les grosses molécules inflammatoires ainsi que les agents pathogènes (bactéries et virus).
La flore ou microbiote intestinal, composée de 400 espèces soit au total 10 000 milliards de bactéries et presque 2 kilos du poids corporel, interagit en permanence avec le sytème intestinal. Lorsque le microbiote digestif est déstabilisé et que la muqueuse intestinale est fragilisée (ce qui va souvent de paire), les substances toxiques franchissent la barrière intestinale, faisant pénétrer du milieu extérieur vers le milieu intérieur des éléments qui vont déclencher des manifestations locales comme des diarrhées ou bien des réactions d’intolérance ou d’allergie à certaines protéines (caséine et lactose des produits laitiers…). On relie par ailleurs depuis quelques années la problématique du surpoids et de l’obésité à la flore qui colonise le tube digestif. D’où l’importance de bien traiter cette flore ou microbiote intestinal considéré parfois comme un organe à part entière.
Rééquilibrage intestinal
Pour corriger une flore intestinale perturbée, dans un premier temps il faut adopter des règles hygiéno-diététiques simples mais pas toujours évidentes à appliquer compte tenu du rythme de vie que nous avons.
Voici 7 conseils pour renforcer la cellule intestinale, c’est-à-dire la nourrir en quelque sorte pour la rendre plus résistante :
- Manger lentement et dans le calme
- Mastiquer longuement pour produire de la salive de façon à prédigérer les aliments au tout début du tube digestif (bouche)
- Adopter une alimentation saine, à haute densité nutritionnelle (légumes en majorité, fruits, oléagineux, acides gras essentiels : omégas 3 et 6, légumes secs et féculents variés, viandes maigres, poissons gras et maigre)
- Manger des aliments contenant le moins de polluants possible (zéro polluant, c’est mieux !)
- Rééquilibrer la flore intestinale avec des probiotiques (au minimum 4 souches différentes)
- Manger des aliments source de glutamine, un acide aminé qui favorise la cicatrisation, la synthèse du glycogène et la récupération musculaire : viande, œufs, poisson, produits laitiers, céréales et légumes verts (persil, fèves, épinards…)
- Supplémenter en L-Glutamine en cas d’hyperméablilité intestinale (voir avec son médecin traitant)
Chez le sportif, l’intérêt est double. En effet, une muqueuse intestinale renforcée limite le risque d’hyperperméabilité intestinale avec un syndrome de fatigue chronique associé et rend plus résistant à toutes sortes de réactions de sensibilité ou d’intolérance (gluten, lactose) et d’inflammations diverses (blessures à répétition, tendinites persistantes, petites infections récurrentes…).
Corinne Peirano (Expert Lepape-info Diététicienne-nutritionniste, http://corinne-peirano.wix.