Canicule : Faut-il boire chaud ou froid ?

Chaud devant, voici la saison estivale ! Nous voilà plongés en pleine canicule à rechercher des façons de se rafraîchir. Tasse de thé brûlant ou verre d’eau glacée ? Est-il préférable de boire chaud ou froid ?

Révision des principes de thermorégulation

La température centrale de l’organisme se maintient en permanence autour de 37 °C, grâce à un système de régulation sous la responsabilité du cerveau et plus précisément de l’hypothalamus. Toute modification de température détectée par les thermorécepteurs périphériques (présents dans la peau) et les récepteurs situés plus profondément (organes thoraciques, muscles squelettiques, viscères abdominaux,…) est transmise à l’hypothalamus. Tel un thermostat, celui-ci réagit et déclenche les mécanismes appropriés de thermogenèse ou thermolyse.

Pour exemple, le trop-plein de chaleur fabriqué par les muscles lors d’un exercice physique est transporté jusqu’à la peau où il est libéré grâce à l’évaporation de la sueur. 1 litre de sueur dissipe 2500 kJoules.

 

Boire à température juste fraîche

La boisson chaude ingérée augmente encore plus la température interne. Pour revenir à ses 37°C, le corps cherche à se refroidir, se met à transpirer et stimule le débit sudoral. Effet pervers,  ce système majore les risques de déshydratation. L’image des bédouins savourant des thés à la menthe brûlants, sous des chaleurs torrides, est source de confusion. Leurs capteurs internes n’ont pas les mêmes niveaux physiologiques que ceux des individus vivant sous des climats tempérés.

La boisson glacée assure une sensation de fraîcheur instantanée et agréable,  mais induit de mauvaises informations aux thermorécepteurs présents au niveau de la bouche et de l’estomac. Sous l’effet de la boisson froide, les circuits du refroidissement sont stoppés. Les phénomènes de sudation sont arrêtés. La chaleur corporelle excessive n’est plus éliminée. En résumé, une boisson froide ne rafraichit pas vraiment parce qu’elle réduit la transpiration. Le corps continue d’accumuler de la chaleur.

Quand le mercure monte, il faut penser à se désaltérer régulièrement avec des boissons fraîches. Le bon compromis se situe entre 12 et 14°C. Ces températures ne sollicitent pas d’effort à l’organisme pour les absorber. Afin de s’assurer une bonne hydratation, l’eau est LA valeur sûre.

 

Boire davantage, mais diversifié

Tisanes, Infusions, thé, eaux (plate ou pétillante),… ne sont pas les seuls à hydrater. Besoin d’un peu plus de saveur, voici quelques idées pour égayer ses boissons :

 

  • Thés « frais » maison :

Laisser infuser le thé dans une eau à température ambiante une bonne heure pour préparer un thé concentré (Une à deux cuillères à soupe de thé en feuilles / litre d’eau). Agrémenter selon ses préférences de vanille, menthe, citron,… Filtrer les feuilles de thé puis placer la boisson au réfrigérateur au moins six heures. Les plus pressés peuvent ajouter glaçons ou glace pilée pour faciliter le rafraîchissement.

 

Petite note complémentaire : l’indispensable citron doit être choisi « Bio ». Pas le citron vigoureux à l’étiquette rassurante « non traité »… après la récolte – encore accroché au citronnier, avant la cueillette, l’agrume reçoit nombre de traitements (fongicides,…)

 

  • Eaux aromatisées:

Choisir fruits et/ou légumes de saison. Les laver soigneusement. Les couper en dés et les déposer dans une carafe qui reposera quelques heures dans le réfrigérateur. Pour exemple : Eau au pamplemousse, citron et menthe, Eau à l’abricot et framboises, Eau au melon et gingembre,… Ces boissons doublent la mise, elles assurent les apports hydriques et ajoutent les sels minéraux des fruits et/ou légumes.

 

Dominique POULAIN, Diététicienne nutritionniste du Sport. http://www.nutritionniste-dieteticien.fr

 

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