- Des faits indéniables
Il est rare que nous soyons parfaitement équilibrés du point de vue de notre capacité à produire de grandes forces ; mais il en est également ainsi pour toutes les autres capacités physiques : fréquence, souplesse, adresse, équilibration, etc. Très souvent, la différence n’est pas énorme (infime, à peine visible) et elle n’a aucune implication dans la vie que nous menons tous les jours ! Mais parfois, elle révèle une véritable faiblesse dont l’origine peut être de différente nature :
- constitutionnelle (de naissance)
- accidentelle (blessure musculaire par exemple)
- s’exprimant comme le fruit d’une hyperspécialisation fonctionnelle (sports unilatéraux et/ou asymétriques). Cette hyperspécialisation qui est recherchée nécessite très souvent que des actions visant le réajustement postural soient menées (on parle alors de rééquilibrage postural), une fois la saison terminée
Il est quand même bon de noter que certaines de ces faiblesses peuvent conduire à des blessures que l’on appelle de compensation ; notamment quand elles portent sur le train inférieur.
- Une différence « anormale »
Si vous suspectez au niveau des bras, une différence importante (qui gêne ou qui nuit à la réalisation d’une performance ou tout simplement, par souci d’équilibre général), mettez en place un atelier de développé-couché. De nombreuses variantes ou autres exercices de bras (avec haltères par exemple) pourront toujours être utilisées. Et observez ce qu’il se passe…
- Des indicateurs
Chargez la barre de façon à que le poids total soit équivalent à un intervalle de 90 à 100% des possibilités maximales du sujet et observez le comportement général de la barre : autrement dit, si elle reste parfaitement horizontale tout au long de son parcours. Très souvent, on perçoit des dysfonctionnements (un bras qui répond mieux que l’autre à la sollicitation, soit en terme de réactivité soit en terme de développement de la force) :
1) au moment de l’inversion des régimes quand on passe de la descente de la barre à la phase de remontée ; 2) à mi-chemin, au moment de l’engagement des coudes ; 3) en fin de remontée. Parfois le retard accusé à la remontée de la barre, par un bras, ne correspond qu’à quelques tout petits dixièmes de seconde ou quelques petits centimètres. Mais ils sont significatifs…
- Méthode : que faire ?
Etre capable de soulever la charge ne suffit pas. Il est nécessaire de s’intéresser à la façon dont vous y parvenez ! Alors dans le cas où votre maîtrise d’exécution ne serait pas parfaite, je vous propose de décharger de quelques centigrammes ou de quelques tout petits kilogrammes le côté qui a du mal à remonter.
Le travail ainsi réalisé, à condition qu’il n’entraîne pas certains risques (sécurité), permettra à la longue, de rééquilibrer l’expression des forces. Je tiens à préciser que la modification du poids « supporté » par chacune des parties du corps ne peut être que minime, extrêmement minime ! Dans le cas contraire, le problème relèverait de la rééducation fonctionnelle.
Dans certains cas cependant, on peut imaginer qu’un fonctionnement inverse puisse être retenu. Il consiste à charger le côté le plus réactif de quelques grammes ou petits kilogrammes pour que les deux bras arrivent en bout de course ou en fin d’extension, de façon synchronisée. À vous de bien réfléchir à la méthode que vous souhaitez ou que vous pouvez utiliser…
- La musculation déséquilibrée
Ainsi, il est amusant de constater que pour œuvrer au développement le plus harmonieux du corps, il est parfois nécessaire de modifier les conditions normales d’exécution / un exercice donné.