Qui veut voyager loin ménage sa monture

En trail, nul n’est à l’abri d’un pépin matériel, et dans ce domaine également, il vaut mieux prévenir que guérir. La préparation d’une épreuve de trail, qui plus est un ultra, demande une préparation importante. Vous avez planifié, programmé, vous avez investi dans du matériel de qualité (chaussures, sac, habillement, nutrition, bâtons ...), vous avez passé les barrières ultimes du tirage au sort et vous avez réservé votre séjour au plus près de l’événement. Pourtant, il arrive pendant la course qu’un petit grain de sable s’immisce dans les rouages pour mettre à plat toute cette préparation. Voici quelques conseils à partir d’expériences vécues :

Bien attachées et en double

Les chaussures : il arrive parfois que vous courriez plus vite qu’elles, et c’est fâcheux. Normalement, elles doivent rester les amies fidèles de vos pieds. En cas de boue épaisse et collante, il n’est pas rare d’en perdre une. Par conséquent, le laçage soigneux de vos pneumatiques doit faire partie de la routine pré-course. On serre convenablement en bas et en haut, et on laisse un peu de jeu au milieu du pied, sous peine de subir une tendinite très douloureuse du cou-de-pied. Bien entendu, le double nœud s’impose, si vous ne possédez pas de laçage à tirage, plus pratique.

Quand on ne les perd pas, on peut aussi déchirer ses chaussures, ce qui peut contraindre à l’abandon. Ainsi, il faut toujours disposer d’une 2ème paire, si possible à chaque ravitaillement accessible par la famille ou les amis. Cette 2ème paire ne doit pas être neuve bien entendu, au risque d’abandonner pour des problèmes d’ampoules ou de tendinopathies.

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Le ravitaillement, nerf de la guerre

Pour produire un mouvement, que ce soit pour l’être humain ou une machine, il faut du carburant. Laissons de côté les problèmes récurrents d’alimentation, les troubles gastriques étant le facteur d’abandon numéro 1 en ultra ; et intéressons-nous aux impondérables. Comme le lavabo, un camelbak peut fuir. Cette mésaventure est arrivée à Fabien Antolinos sur l’Ecotrail de Paris, qui s’est retrouvé rapidement sans eau, qui plus est avec des températures printanières très agréables. Cela l’a privé de la lutte pour la victoire et a provoqué son épuisement. L’étanchéité de son matériel est donc à vérifier avant l’épreuve, même si c’est neuf. Comme pour les chaussures, il faut prévoir un sac ou un porte-bidons de rechange.

Deuxième élément important, il faut s’assurer que le ravitaillement solide ne risque pas de tomber. Il est fréquent de retrouver des gels pleins sur les parcours, le plus souvent dans les parties techniques en montée ou en descente. En montée, l’athlète se plie en deux pour pouvoir grimper. C’est à ce moment-là que des flasques peuvent sortir de leur emplacement et que des produits énergétiques peuvent tomber. En descente, ce sont les secousses qui peuvent venir à bout de tout ce qui est mal arrimé. Autre incident fréquent, la perte de produits quand on veut sortir rapidement une veste du sac, tout en continuant à progresser.

Nos conseils : ne pas tout mettre au même endroit, varier les emplacements, et prendre son temps d’organiser son sac avec une place pour chaque chose. Ce n’est pas une perte de temps mais un investissement. Et tout doit être testé en conditions de course.

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Le planté de bâtons

Si la casse d’un bâton compromet moins la performance finale que les 2 précédents, il reste fâcheux et contraignant, surtout pour ceux dont les bâtons sont devenus un accessoire indispensable à la progression en montée et même à plat et en descente. Tentez d’identifier d’éventuels points de fragilité avant l’épreuve et

prévoyez, si c’est possible dans le règlement, une éventuelle 2ème paire de bâtons.

Certes, tous les inconvénients décrits ici sont heureusement rares, mais ils arrivent même aux meilleurs. Les prévoir et les anticiper, c’est éloigner le stress en rentrant dans la maîtrise de son destin. En préparation mentale, on parle de cheminement des possibles.

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Photo Team Trail Touraine

 Pascal Balducci

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