Un peu d’histoire
Utiliser l’électricité pour obtenir une réponse musculaire mécanique en stimulant le système nerveux est un principe simple et ancien.
C’est notamment Galvani, à la fin du XVIIIème siècle qui fit la première démonstration de l’excitabilité électrique d’un nerf moteur. En appliquant une stimulation électrique au nerf sciatique d’une grenouille, il obtint une contraction du muscle relié à ce nerf. Il fit également des expériences en envoyant de l’électricité sur une électrode implantée dans la moelle épinière d’une grenouille. En disséquant une grenouille, il découvrit aussi que l’électricité statique est capable de provoquer une contraction musculaire involontaire (crampe).
Puis au XXème siècle, avant les années 80, on commença à s’intéresser à l’électro-thérapie, mais son développement plutôt empirique entraîna le plus souvent des résultats décevants.
Ce n’est qu’à partir de 1986 que des industriels ont su se mettre à l’écoute des communautés médicales et scientifiques pour développer des appareils permettant d’associer cette percée technologique à la connaissance plus poussée de la physiologie.
Aujourd’hui, l’électrothérapie fait partie intégrante des protocoles de rééducation, elle est reconnue par le monde médical comme par le milieu sportif.
Comment ça marche ?
Le principe de l’électrostimulation est très simple et reproduit fidèlement les processus qui interviennent dans la contraction musculaire commandée par notre cerveau. Lorsque nous décidons de contracter un muscle, notre cerveau envoie un ordre sous forme de courant électrique qui se déplace à grande vitesse via les fibres nerveuses. Arrivé à destination, ce signal excite le nerf moteur qui transmet l’information au voisinage immédiat du muscle et déclenche la contraction musculaire.
L’électricité ne peut déclencher le phénomène de l’excitation que sur 2 types de tissus (l’excitabilité est une propriété physiologique) :
– Cellules musculaires
– Cellules nerveuses
Les cellules musculaires sont considérablement plus difficiles à exciter que les cellules nerveuses. Ceci signifie qu’une quantité d’électricité beaucoup plus importante (500 fois !) est indispensable pour exciter une cellule musculaire.
Avec l’électrostimulation, l’excitation est produite directement sur le nerf moteur par des impulsions électriques parfaitement adaptées qui garantissent efficacité, sécurité et confort d’utilisation. Ainsi, le muscle est incapable de faire la différence entre une contraction volontaire (déclenchée par le cerveau) et une contraction électro-induite : le travail est identique. C’est naturel !
Les champs d’applications de l’électrostimulation
Les programmes d’électrostimulation peuvent répondre aux 3 champs d’application suivant :
– Préparation physique : gagner en résistance et en endurance, progresser en force et en vitesse, augmenter le volume musculaire, gainer durablement la sangle abdominale, prévenir les entorses de cheville…
– Améliorer le retour veineux : récupérer vite et mieux après un effort, améliorer la circulation sanguine…
– Antidouleur : soulager un lumbago, apaiser des douleurs cervicales…
Et tout ceci :
– sans contrainte ostéo-tendineuse sur les articulations
– sans fatigue psychique
– sans stress cardiaque
A qui s’adresse l’électrostimulation ?
- Aux sportifs :
Pour accompagner son entraînement et améliorer ses performances, guérir plus vite de certaines blessures, préparer sa saison, récupérer plus vite après un effort intense, soulager les douleurs
- Aux kinésithérapeutes :
Pour la rééducation, le soulagement des douleurs, le traitement de pathologies spécifiques à la neurologie, l’orthopédie, la rhumatologie, la traumatologie, l’urologie, les aspects vasculaires.
- A ceux qui veulent prendre soin de leur corps :
Pour se maintenir en forme, pour des massages, pour soulager les jambes lourdes, les douleurs lombaires ou cervicales, pour accompagner un processus de rééducation physique, également pour renforcer ses abdominaux ou d’autres parties de son corps.
Mise en garde
Comme à chaque fois qu’une avancée technologique intéresse un large marché, les possibilités réelles offertes par l’électrostimulation ont été détournées. Rappelons que l’électrostimulation reste un complément, elle ne remplace en aucun cas la pratique !
Auteur : Pascal Adam – Enseignant électrothérapie IFMK Paris