Sur route, la question se pose rarement, principalement parce que les conditions météos restent le plus souvent stables du début à la fin de l’épreuve. Quelques nuances peuvent être apportées en fonction de la physiologie de chacun. En trail, c’est une autre histoire ! Voyons pourquoi.
- La durée de la course (jusqu’à 48 heures pour un ultra) implique des variations de température nycthémérales (jour-nuit), voire une météo totalement changeante.
- Les variations d’altitude, parfois jusqu’à 2000m entre le point bas et le point haut, impliquent une forte amplitude thermique qui peut atteindre les 30°C.
- La nature des terrains traversés, parfois hostiles (rochers, épineux) demande une plus grande résistance des matériaux.
Si on ajoute à cela que la tenue doit tenir compte des processus de thermorégulation (thermogénèse : le corps produit de la chaleur à l’effort ; thermolyse : le corps évacue la chaleur par la transpiration) propres à chaque individu, on envisage toute la complexité de la tenue trail.
Pour un même athlète, il y a différentes tenues selon les conditions énoncées plus haut. Pour deux athlètes différents, la tenue peut varier en fonction des besoins physiologiques individuels.
Le trailer oignon
Pour parer aux variations de température, le trailer adopte le principe des couches superposables comme les pelures d’oignon, qu’il peut enlever et remettre au gré des conditions afin de garder une température centrale stable. Bien entendu, ces couches permettent l’évacuation de la transpiration tout en protégeant du froid, du vent et de la pluie. Cela est valable autant pour le haut que pour le bas du corps, où l’on peut superposer short de trail, collant et sur pantalon imperméable. Aux textiles classiques, le trailer doit ajouter un bonnet léger et des gants étanches car le refroidissement est plus rapide aux extrémités. En terrain hostile, beaucoup de coureurs mettent des gants de vélo sans doigts afin de se protéger les mains pour accrocher les éléments. De même, en cas de fortes chaleurs, il est conseillé de se protéger la tête par une casquette ou un textile qui sera mouillé fréquemment, ainsi que la nuque. Sur les grandes épreuves d’ultra trail, la liste de matériel obligatoire est devenue exhaustive afin de prévenir les accidents dus aux hypothermies en milieu montagnard. Par contre, rien n’est prévu pour les coups de chaleur, soyez prudents !
Bien entendu, la tenue de trail doit être testée sur des sorties longues en condition de course en se rappelant le principe de base : les deux ennemis du coureur sont le froid et le chaud. Le textile apporte une première réponse, l’hydratation et la nutrition la deuxième.
Dernier élément, méfiez-vous des coutures internes qui peuvent provoquer des inflammations très douloureuses, contraignant parfois à l’abandon.
Bref, vous l’avez compris, en trail, l’habit fait une partie du moine !