Avantages et limites des vêtements de compression

Dans ce domaine, actuellement, nous entendons un peu tout et son contraire, car tout le monde veut faire de la compression mais beaucoup ne font que de la contention, ce qui n’est pas tout à fait la même chose…
La compression nécessite un travail très précis sur les tailles de chacun, toutes différentes, dans le but de favoriser le retour veineux et de faciliter la récupération. De plus, en descentes, le muscle sera maintenu ce qui va limiter la casse de fibres  musculaires.
En matière de contention, le travail n’a rien à voir. Il est beaucoup plus basé sur la simple sensation de maintien et à ce moment-là, les produits vous seront proposés en taille S, M, L, XL.
La compression est un métier à part entière qui se travaille avec des appareils et des mesures très précis ce qui n’est pas le cas de la contention…

En ce qui me concerne vous avez pu remarquer que j’utilisais ce type de produits depuis 5 ans déjà, mais ceux qui suivent l’actualité du trail se seront très certainement rendu compte que ce n’est pas systématique, et je vais m’en expliquer.
Prenons l’exemple très simple de ma saison 2011 : sur le The North Face Ultra Trail du Mont-Blanc, j’ai utilisé des bas de compression, sur les mollets et sur les cuisses, mais je n’en avais pas lors du Kilomètre Vertical de Chamonix au mois de juin.
L’explication est relativement simple à comprendre. Pour l’UTMB, le kilométrage, la vitesse, et le nombre de chocs répétés me font utiliser ce type de produits et me permettent de durer plus longtemps. Sur un Kilomètre Vertical, il n’y a pas réelle plus-value. Je fais donc le choix de ne pas en porter, afin de laisser mes mollets, quadriceps et ischios plus libres.

Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas les utiliser, mais il faut utiliser ce type de produits à bon escient. En effet,  si vous assistez vos muscles par de la contention en permanence, vous risquez de vous « dé-muscler ». C’est pour cela que je les utilise beaucoup plus rarement à l’entraînement, afin que cette « assistance » soit complète pour les compétitions et que mon muscle ne soit pas totalement assisté.
De plus, personnellement, je module selon les sensations que j’ai en course et il m’arrive de les monter ou descendre, selon le cas. Cela fournit d’autres types de sensations.

Il ne faut surtout pas oublier que ce type d’assistance est aussi très important pour la récupération et vous permettra de mieux vous déplacer après un gros entraînement ou une grosse compétition.

Certains coureurs ne supportent pas cette sensation et ne pourront jamais en mettre, même s’il ne faut jamais dire jamais…

A mon avis, les produits pour le haut du corps vous empêchent de respirer. Et concernant les produits complets, il faudrait que les fabricants de ce type d’articles prennent en compte vos différentes mensurations : longueur de tibia, péroné, longueur de cuisses, leur taille respective, la taille de vos fessiers (plutôt développés ou très développés) ainsi que leur largeur. Or nous sommes tous différents, cela rend donc la combinaison de toutes ces données très compliquée et nécessite du sur-mesure.

Je pense donc qu’aujourd’hui il faut compter sur des produits séparés ou tenant compte au maximum de deux zones comme les mollets et les cuisses et se dire que le reste est de la contention, qui sera donc un peu moins précise dans ses objectifs.
Dans tous les cas, pensez que cette «  aide » n’est qu’une aide, et rien de plus. Ces produits ne vont pas vous faire courir, ni courir à votre place….