Un grand classique pour certain, mais une petite inconnue pour moi, voici le test des Fujitrabuco 7, un modèle qui a su s’illustrer par les superbes résultats du team élite l’année dernière.
De mon côté, c’est principalement autour de la préparation de la 6000D (67km 3300d+) que j’ai pu tester cette paire, durant plus de 2 mois à raison de 3/4 entraînements par semaine.
A la sortie de la boîte, elle correspond à ce que l’on aurait pu attendre d’une paire de 335g taillée pour du long. Elle semble très solide, avec des crampons bien costauds mais également un peu rigide.
Mes deux mois d’entraînements m’ont conforté dans l’idée de tenter cette 6000D avec les Fujitrabuco aux pieds. Elles m’ont semblé assez solide pour monter le pierrier du glacier et assez confortables pour manger 67km de trail.
Seul bémol, les doigts de pieds ont eu tendance à taper sur ma dernière sortie de 40km à la fin de mes 10km de descente… il va falloir aviser le jour J.
Des trabuco sur la 6000D
Me voilà sous l’arche de la 6000D avec mes Fujitrabuco 7 aux pieds. Le départ sur goudron n’est pas le moment où elles brilleront le plus. Il est vrai que ses crampons et sa semelle ne confèrent pas un amorti des plus agréables sur du dur ( pas des plus adaptés donc sur des trails du type Saintelyon ).
Mais arrivent très rapidement des chemins boueux. Et là ce n’est plus la même histoire. La sécurité, l’accroche et le maintien de la chaussure me mettent à l’aise et en confiance. De quoi remonter de précieuses places, quitte à doubler hors des sentiers.
L’ascension continue et quelques kilomètres avant le sommet je pense à resserrer légèrement les lacets qui se trouvent être très rigides. Je n’ai pas envie d’avoir les doigts de pieds qui cognent sur les 30km de descente qui m’attendent.
Mais avant ça ; il y a le glacier à monter. Le pare pierre encaisse alors toutes les caillasses en montée ou en descente. On peut voir sur les photos tous les coups qu’il a pu prendre, mais je n’ai absolument rien senti ! Une perle pour tout ceux qui ont l’habitude d’évoluer en montagne !
Arrive la descente, et avec les conditions météo que l’on a ( vent, pluie, froid = pieds trempés ) on peut s’attendre au pire.
Et finalement c’est un pied bien mouillé mais toujours solidement ancré dans ses chaussures qui va avaler la descente. L’accroche des Fujitrabuco 7 s’illustre alors de nouveau, me permettant de doubler aisément des traileurs en difficulté sur un sol impraticable ( mélange de boue et d’herbe haute écrasée dans une pente de 10 à 20% ). Ses crampons légèrement souples mais surtout très résistants font des merveilles sur sol gras mais aussi et surtout rocailleux.
Le petit détail de tout à l’heure (resserrer les lacets après les 30km de montée) fait alors la différence. Aucun problème de choc en descente, les pieds sont en forme et cela joue énormément !
C’est d’ailleurs sur la fin que j’ai pu apprécier au mieux le dynamisme de cette paire avec une remontada de 150 places pour terminer la 6000D en 9h15.
Après cette expérience je peux vous assurer que c’est un vrai plaisir d’avoir ces chaussures sur du long ! Il y a toujours pas mal de questions et de choses à penser sur des gros trails comme la 6000D !
Et très franchement les Fujitrabuco ont été le dernier de mes soucis !
Je les recommande vivement pour tout ceux qui ont peur de se faire une cheville ou de s’éclater un orteil sur des sentiers très rocheux, la sécurité qu’elles offrent est extraordinaire. Mais également (et là je dois bien dire que j’ai été étonné) à ceux qui ont un profil plutôt léger et rapide. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette sécurité, ce dynamisme et cette accroche incroyable ont un prix : l’amorti. Ce n’est en effet pas une paire où l’on a l’impression de dérouler sur un tapis de mousse. Mais croyez moi, les sensations de vitesse et d’accroche qu’elle vous offre en contrepartie valent largement ce sacrifice. Un vrai coup de coeur.