Nous avions déjà débattu, cas concrets à l’appui, sur les données utiles à rechercher, spécifiquement pour les traileurs.
Vous pouvez retrouver ces données dans l’article suivant : https://www.lepape-info.com/entrainement/entrainement-running/tests-deffort-comment-les-rendre-utiles/
VMA et FC Max, à quoi bon ?
Les réseaux sociaux, s’ils sont une mine d’informations importante, véhiculent malheureusement bon nombre d’erreurs. Par exemple, pourquoi vouloir déterminer une Vitesse Maximale Aérobie sur un test d’effort ?
Certes, si le test est fait à plat, cette valeur apparaîtra en fin de test mais il est préférable et plus utile de la déterminer sur le terrain. De plus, n’oublions pas que la VMA est la plus petite vitesse d’atteinte de VO2max !
Elle ne correspond donc pas nécessairement au dernier palier validé et nécessite le tracé des courbes de consommation d’oxygène et de rejet de dioxyde de carbone.
Voici un cas concret d’un test réalisé en laboratoire, spécifique traileur.
Ce test commence par des paliers à plat pour déterminer des économies de course, puis il se poursuit en montée à 15% avec une nouvelle économie de course, puis une rampe vers l’effort maximal. Ce test permet de déterminer, outre le VO2max sur lequel nous allons revenir, une vitesse ascensionnelle à 15% qu’il est intéressant de comparer entre les coureurs, et surtout qu’il est impossible de déterminer sur le terrain contrairement à la VMA à plat.
Sur le graphique, nous observons bien l’évolution croissante de la consommation d’oxygène (VO2 en rouge) puis une phase plateau en fin de test. C’est là que la notion de Vitesse Maximale Aérobie prend tout son sens. Pour autant, on voit que le test se poursuit et que l’athlète valide encore un palier. Il le fait alors uniquement sur le métabolisme anaérobie.
Et voilà un point important à déterminer : la part des métabolismes aérobie et anaérobie dans la performance, et leur évolution dans le temps.
Place à la Fréquence Cardiaque Maximale à présent. Avons-nous besoin d’un test d’effort en laboratoire pour la déterminer ? La réponse est NON.
Parmi les critères de maximalité définis par la médecine du sport, on indique une FC de fin d’effort supérieure à 90% de la FC Maximale théorique.
Et par expérience, rares sont les athlètes qui atteignent leur FC max de terrain. Ils plafonnent souvent à 5-10 pulsations en dessous. On imagine immédiatement les conséquences sur la détermination des zones de travail et des seuils en fonction de la FC.
Revenons à présent au VO2max. De nombreuses études ont montré qu’il n’existait pas de différences significatives entre les déterminations à plat et en montée. Toutefois, si vous êtes coureur de piste ou de route, il est préférable de passer votre test à plat, avec parfois 1 à 2% de pente pour compenser l’absence de résistance de l’air. La valeur obtenue est une valeur à la fois objective et subjective. Elle permet de comparer les athlètes entre eux au sein d’une même discipline mais également entre les disciplines.
Toutefois, d’un analyseur de gaz à l’autre, les variations sont parfois importantes. Il faut donc davantage s’intéresser à la vitesse maximale atteinte (à protocoles comparables) et à l’évolution de différents paramètres (VO2, VCO2, QR, VE, VE/VO2, VE/VCO2…) au cours du test.
C’est pour cela également qu’il paraît indispensable de calculer les économies de course à vitesses ou intensités égales, car elles peuvent expliquer des différences de performance avoisinant les 50% ! Sans ces calculs, rappelons qu’une économie de course est une consommation d’oxygène par unité de distance, il est très aléatoire de comparer VO2 max et VMA atteints.
Enfin, rappelons que les tests réalisés dans un laboratoire de médecine du sport permettent également de vérifier le bon fonctionnement cardiaque au repos et à l’effort, et que ces vérifications sont essentielles. De nombreuses pathologies, bégnines ou non, sont révélées lors de ces tests.
Donc n’hésitez plus à vous rapprocher d’un centre de médecine du sport, si possible qui propose des tests en lien avec votre activité.
Et pour aller plus loin, je vous conseille l’ouvrage de référence : Médecine du sport pour le praticien, 6ème édition. Elsevier Masson. Bien que destiné aux praticiens, cet ouvrage propose de nombreuses parties bien vulgarisées et accessibles au plus grand nombre.