Ils ont tous les deux le timbre de voix déterminé, typique des gens qui savent ce qu’ils veulent. « C’est vrai qu’on a des caractères bien trempés », sourit Mylène. « On est sur le terrain, on place notre curseur de qualité au plus haut », complète Mohamed. Tous deux vivent une relation « fusionnelle ». Lui a 28 ans, elle 29. Ensemble depuis dix ans, mariés depuis 2010, ils ont d’abord partagé leur passion sur les tatamis, à l’INSEP, en tant que sportifs de haut niveau. Leur carrière de judokas est derrière eux depuis septembre 2011 (elle a notamment terminé cinquième des championnats d’Europe en 2010), mais ils continuent d’écrire leur histoire commune au travers de leur société : MMSport. « MM, comme Mylène et Mohamed », explique Mylène. « On avait le nom trois ans avant de se lancer, renchérit Mohamed. Mais il fallu mûrir le projet. Pousser des portes. On est deux, ça nous donne plus de force ».
MMSport, c’est leur bébé. Un projet qu’ils gèrent « de A à Z ». Le concept ? Concevoir, équiper, gérer et animer une salle de sport au sein même d’une entreprise. Comprenez par là qu’ils étudient les meilleures possibilités d’agencement possibles, et se chargent ensuite de proposer des cours collectifs adaptés au public qu’ils rencontrent. Ensuite, libre aux participants d’utiliser l’équipement dans une pratique individuelle et/ou de souscrire à des séances de coaching individualisées.
Depuis un an, quatre cabinets d’avocats parisiens leur ont fait confiance. « On a retrouvé dans ce milieu la même mentalité et les mêmes valeurs que chez les sportifs de haut niveau. Cette idée de performance, de recherche de l’excellence. De rigueur », lance Mohamed. Reste que les deux fondateurs le martèlent : leurs services vont bien au-delà de la performance sportive et « s’inscrivent sur le long terme ». « Au sein des entreprises, les objectifs des participants sont très variés. Certains veulent décompresser. D’autres arrêter de fumer, d’autres sont juste dans la prévention et la recherche du bien-être. On se met au service de chaque personne, on analyse ses propres envies. Et nous sommes aussi là pour apporter une plus-value à l’entreprise. Il faut que les gens se sentent bien dans leur salle, qu’elle leur offre une parenthèse dans leur journée. Qu’ils aient l’impression d’être sortis de leur travail, tout en étant restés sur place. Nous proposons aussi des interventions sur la diététique, l’ostéopathie. Pour faire comprendre que le sport à lui seul ne peut pas faire la différence sur le bien-être : c’est un élément parmi d’autres ».
« Dans la salle, tous les échelons de la hiérarchie sont mélangés, ajoute Mylène. Ca permet d’entretenir d’autres rapports et de nouer des liens ».
Cette mixité, les deux sportifs y tiennent. Pour preuve, ce Challenge Rameur qu’ils ont mis en place. Un challenge inter entreprises, par équipe de 5. Cinq personnes parmi lesquelles « on retrouve obligatoirement une femme, un associé, et un administratif », insistent-ils. Organisé au sein de chaque cabinet dans les prochains mois, l’événement devrait donner lieu à une grande finale en juin 2013 (chaque membre de l’équipe doit effectuer 400 mètres).
Dans le premier cabinet qu’ils ont équipé, à deux pas des Champs Elysées, Mylène et Mohamed ne peuvent pas faire deux pas sans serrer une main. Il faut dire que parmi les critères d’exigence que s’est fixé le couple, la proximité occupe une large place. « Quand je rentre dans une de nos salles, je suis capable de dire les prénoms de tout le monde », revendique Mylène. « De même, nous sommes très exigeants dans le choix du matériel, toujours haut de gamme, et des intervenants qui sont tous des sportifs de haut niveau ». Les six coaches actuellement dans l’équipe ont chacun leurs spécialités. « Parce qu’être un couteau suisse dans le sport, ça n’est pas vraiment possible, soutient Mohamed. Personnellement, j’ai de l’expérience dans le sport de haut niveau et la préparation physique, mais je ne suis pas capable de donner un cours de Pilates ».
A les entendre évoquer leur histoire, on mesure vite cette « passion du sport » dont ils se nourrissent « 7 jours sur 7 ». « C’est vrai qu’on a quitté le sport de haut niveau, mais dans ce qu’on fait aujourd’hui, on n’en est pas si éloignés, explique Mohamed. On a gardé le goût de la compétition, on est comme des lions en cage, on ne peut pas rester sans rien faire ». Lui fait notamment du triathlon, de la boxe, et du judo une fois par semaine. Elle court tous les deux jours et va à la piscine. Ensemble, ils ont récemment couru le 14 km duo de la Course des Chasseurs de Temps, à Vincennes (les 7 km en 27mn00s pour lui et en 34mn54s pour elle). Et bien sûr, ils continuent de suivre leurs copains judokas, comme lors des derniers Jeux Olympiques de Londres où ils sont notamment allés soutenir Teddy Riner et Audrey Tcheuméo. Mylène et Mohamed Riad, eux, dressent un bilan plutôt positif de leur après-carrière. « C’est un bon début. On fait maintenant le pari de continuer à grandir, en gardant le même état d’esprit avec l’objectif d’être le leader dans notre domaine en Ile de France ».