1 – « Plus j’utilise d’outils pour m’aider à récupérer, et plus je serai prêt pour le jour J »
Effectivement c’est un raisonnement intuitif, mais derrière la remise en cause de cette idée repose en réalité un point stratégique : celui de la gestion par le corps des stresses physiologiques et traumatiques associés à la séance. Concrètement, si vous apportez de façon systématique une aide à votre corps (bain froid, cryothérapie corps entier, électrostimulation, etc.) pour l’aider à récupérer après les séances difficiles, vous le suppléez pour que celui-ci retrouve plus vite sa zone de confort. Il n’apprend donc pas autant à encaisser l’impact de la séance que s’il avait été livré à lui-même, sans « artifices ». Au final, vous n’exploiterez pas toutes ses potentialités. A l’inverse, conserver les aides à la récupération pour la période d’affûtage pourrait permettre à l’organisme de bénéficier au maximum des effets de l’intervention, car il n’y aura pas été préalablement habitué.
2 – « Le point de côté est synonyme d’arrêt de l’effort »
Les points de côté durant l’effort résultent d’une mauvaise organisation de la ventilation à l’exercice, alors que la ventilation nécessite d’être précisément ajustée en termes de « fond » et de « forme ». Dès l’apparition d’un point de côté (voire dès le début de la séance), il peut ainsi être possible de placer chaque inspiration et expiration sur le rythme de sa foulée (ex : 2 inspirations suivies de 3 expirations placées sur un cycle de 5 pas). De plus, pour un footing, l’expiration devrait régulièrement être complète (en vidant entièrement et sèchement les poumons), alors que l’inspiration peut pour sa part souvent rester semi-complète (en « s’arrêtant » en haut de la gorge). Ces schémas de ventilation pourraient prévenir le développement d’un point de côté, et demanderaient alors à être automatisés.
3 – « Pour courir plus vite, je dois m’entraîner en courant »
Avez-vous entendu parlé des entraînements croisés ? On s’entraîne en vélo ou en natation et on court plus vite ; on s’entraîne en musculation et on court plus vite ; on fait quelques sessions de sauna, et on court plus vite. La liste ne manque pas. L’idée est en clair de développer des facteurs de performance en les stimulant autrement qu’en conditions habituelles (la force des jambes par le vélo, la capacité du corps à se refroidir par la chaleur, la production de globules rouge par l’altitude, le renforcement des antioxydants par l’alimentation, etc.). La performance, c’est donc un peu du « Tous pour un ! »
4 – « Si je cours, c’est pour mon cœur, mes muscles et mon ventre »
Certes, mais on oublie alors le cas des personnes « addict » à l’exercice physique, de la prévention par l’exercice du déclin cognitif avec l’avancée en âge, de la prévention du développement de maladies mentales (e.g., Alzheimer, Parkinson), ou encore le cas des sportifs aux facultés d’endurance attentionnelle exceptionnelles… En d’autres termes, n’oublions pas que le cerveau bénéficie lui aussi grandement de l’activité physique. Qui plus est, au-delà d’entretenir la vie de vos neurones, il favorise aussi la production de nouvelles cellules ! Génial, non ?!
5 – « Si ma fréquence cardiaque (FC) est plus basse quand je cours, c’est que je suis en meilleure forme ! »
Cette idée a longtemps fait consensus, résultant de l’observation qu’un cœur entraîné en endurance étant plus gros, pompait davantage de sang à chaque battement, et était donc moins sollicité pour envoyer une quantité de sang donné dans l’organisme. Aujourd’hui, on sait néanmoins que des personnes très fatiguées manifestent aussi cette baisse de FC à l’exercice, certainement en raison d’une altération du fonctionnement du système nerveux. Si la FC est alors plus basse que d’habitude à l’effort, la question à se poser est plutôt : « Comment je me sens ? » Si je me sens bien, c’est alors que je suis effectivement en forme, mais si c’est très dur, alors le repos devient impératif.
Cyril Schmit