1 – « Si je transpire vite à l’effort, c’est que je suis en mauvaise santé »
Et non, transpirer rapidement lorsque vous vous mettez en activité manifeste plutôt une haute capacité de votre organisme à évacuer la chaleur produite par vos muscles à l’effort (i.e., à mieux thermoréguler). Mouiller précocement le maillot doit donc être perçu comme un signe de bonne condition physique (sensibilité accrue aux changements de température) et non comme un indicateur de mauvais état de forme.
2 – « Si je me couvre beaucoup pour aller courir, je vais brûler plus de graisses »
Faux. Se couvrir à l’effort revient en quelque sorte à installer un « couvercle » sur la peau empêchant l’évaporation de la sueur. Vous vous refroidissez alors moins bien et votre température interne continue de monter à mesure que l’effort se prolonge. Sur le format d’un cercle vicieux, vous continuez ainsi à suer. En somme, vous vous déshydratez. Contrairement à ce que vous croyez, un tel état d’hyperthermie accentue plutôt la consommation des sucres à l’exercice, et non celle des graisses.
3 – « Les étirements, ce n’est utile qu’en récupération »
Connaissez-vous les étirements dynamiques ? On s’en sert en début de séance pour élever la température du muscle, augmenter la proprioception et rechercher un compromis amplitude/tension musculaire que l’on pourrait retrouver plus tard dans la séance (ex: en fractionné, sprint, musculation). Après avoir positionné le muscle en position d’étirement, maintenez la position tout en cherchant à le contracter sur 6 à 10 secondes. Immédiatement après l’étirement, solliciter le muscle sur 5-6 mouvements rapides.
4 – « Si je ne termine pas ma séance, alors c’est que j’ai forcément perdu de ma condition physique »
Non. N’oubliez pas que vos performances ne sont pas uniquement conditionnées par votre corps, mais aussi par votre tête. Et dans une période où vous êtes particulièrement sous l’eau au boulot, déprimé ou stressé par un enjeu, il devient normal qu’un manque de ressources s’installe dont les conséquences s’en font ressentir sur des séances clé. A la condition physique doit donc toujours être associé le niveau de fatigue pour mieux interpréter sa performance. Par contre, si vous avez cessé de courir depuis 3 mois, là c’est une autre question…
5 – « La musculation, ça fait prendre du poids »
Il y a bien des années, on allait effectivement à la salle pour prendre du muscle. Hors, se muscler ce n’est pas nécessairement faire du volume. Aujourd’hui, on connaît suffisamment bien les principes du fonctionnement neuromusculaire pour gagner en force sans prendre de masse, ou pour tonifier le corps (plus gainé) sans ressembler à un bodybuilder. N’oubliez pas que pour en arriver à ce stade de masses musculaires, il faut non seulement s’entraîner très très fréquemment, mais aussi avec une méthode de travail particulière. En fait, la musculation, c’est un peu un service à la carte.
6 – « La musculation, ce n’est pas pour les sports en endurance »
Posez la question aux marathoniens, triathlètes, cyclistes, skieurs de fond, etc. Les déplacements à la salle ne sont pas anecdotiques à côté de leur pratique « normale ». En cause une progression sur des éléments non-négligeables pour les conditions réelles de course, comme une plus grande résistance du muscle à la fatigue, un meilleur rendement énergétique, moins de blessures… Autrement dit, certes gonfler le moteur de la voiture reste indispensable pour rouler vite (travail foncier), mais pouvoir compter sur ses pneus et amortisseurs (travail de musculation) demeure indispensable pour… simplement rouler.
Cyril Schmit