La reconnaissance des parcours de trail est un plus indéniable. En effet, le trail, par définition, est un parcours nature avec du dénivelé et de la technicité qui sont propres à chaque course et qui nécessitent des préparations physiques et psychologiques particulières. Où va-t-on pouvoir relancer, quel temps de course sera nécessaire sur cette montée en fonction de la distance et du dénivelé, quels sont les pièges de cette descente, quelle est la nature du terrain… ?
Plusieurs moyens s’offrent alors :
- La reconnaissance in situ. Ce n’est pas toujours simple mais c’est un « must » pour pouvoir embrasser le parcours d’un seul tenant, s’en faire une représentation générale. Cela constitue un atout psychologique important car connaître le terrain diminue la part de l’inconnue, et l’inconnue est source de stress. Sur de longs parcours (ultra), cette reconnaissance peut se faire en plusieurs jours. Elle permettra aussi de prévoir le matériel (bâtons, chaussures, frontale …) à emporter. Pour mes athlètes qui n’ont pas toujours le temps de tout reconnaître, je leur conseille de réaliser les parties qui se courront de nuit, et principalement les descentes, secteur clé où l’on peut perdre beaucoup de temps et d’énergie si l’on doute. Rappelez-vous ces images de skieurs alpins ou VTTistes de descentes qui miment (par imagerie motrice) leur parcours en haut de la piste. Pourquoi ? Parce qu’il y a équivalence fonctionnelle entre les zones du cerveau qui travaillent par imagerie et celles qui travaillent pendant le mouvement, ce qui renforce l’apprentissage. Mais on ne peut s’imager le parcours que si on l’a déjà effectué, d’où l’importance de la reconnaissance. Ainsi, on améliore la coordination motrice par réduction de toutes les contractions parasites, coûteuses en temps et en énergie ; on renforce la dynamique de la confiance et de la motivation, on réduit le stress.
- Bien entendu, chacun n’est pas en mesure de reconnaître le parcours, surtout à l’étranger. La deuxième solution est donc de travailler sur carte. Généralement le site Internet de la course propose le tracé GPS, le profil et les dénivelés cumulés positifs et négatifs à chaque point de contrôle. Muni de ces informations et des temps de passage des éditions précédentes, on peut se représenter la course et ses difficultés afin d’établir son propre plan de marche. Deux autres actions peuvent compléter avantageusement cette démarche : visualiser photos et vidéos de la course (très facile avec Internet, le site de la course et les récits des coureurs), et profiter de la veille de course (ou les jours précédents si vous êtes sur site) pour reconnaître le départ et la fin afin de mettre en relation vos représentations et la réalité.
Nous rencontrons encore parfois des coureurs qui préfèrent ne pas prendre connaissance du parcours afin de le découvrir sur place. Cette stratégie est contraire à la performance (principalement sur trails longs et ultras) car ces coureurs finissent pour la plupart par abandonner, étonnés par des difficultés qu’ils n’avaient pas imaginées. Avec un même niveau de préparation physique, le coureur qui a reconnu le parcours est mieux armé pour relever son défi. Alors n’hésitez plus et partez en reconnaissance !