Se refroidir… une nécessité en ambiance tempérée ?
La réponse va surtout s’exprimer au regard de la performance, puisque la composante « santé » n’est pas expressément exposée à ces niveaux de température (15-25°C). Mais si les repères de performance vous manquent pour objectiver l’utilité de vous rafraîchir par une course à 20°C, d’autres repères simples permettent de vous décider :
- la couleur de vos urines avant la course,
- une sudation précoce et abondante lors de séances réalisées à température moyenne,
- une pesée pré-post entraînement affichant un débit de sueur >1.5L par heure,
- une soif systématique à l’effort quand bien même il ne fait pas chaud,
- une impression de chaleur intolérable malgré des vêtements transpirants,
- une fréquence cardiaque et un inconfort thermique (sensation de chaud, rougeur, maux de tête, etc.) inhabituellement hauts à l’exercice…
Autant de repères révélateurs d’une potentielle déshydratation – un facteur de performance puisqu’il est admis que 2% de poids de corps en moins (soit 3% d’eau corporelle totale en moins) génère un déclin de 10% de la performance.
Au-delà, sans même avoir à rester alerte vis-à-vis de ces symptômes, vous pouvez aussi simplement opter pour une veste de froid, une boisson rafraîchissante (5 à 15°C), une serviette humide sur la nuque ou le front, etc… si cela vous en chante. Tout simplement ! En effet, la perception agréable de la matière doit se suffire à elle-même pour vous convaincre, puisque cette perception constitue à elle-seule un facteur de la performance. Autrement dit, ressentir, c’est déjà mieux courir (merci le cerveau et ses connexions sensori-motrices ! ). Ainsi, quand bien même vous estimeriez être déjà plutôt à l’aise quand les températures restent douces, expérimentez et … voyez si vous adoptez !
Sur des problématiques ambigües comme celles-ci, où la réponse semble délicate à trancher, une approche individuelle donne souvent la solution. En effet, quand un facteur x s’exprime pleinement sur l’organisme (la chaleur, l’altitude, le dénivelé, etc.), il n’y a pas débat : la stratégie s’impose de fait. Mais quand ce facteur s’exprime à moitié (comme c’est le cas en ambiance tempéré), c’est davantage dans la réponse personnelle de l’organisme que se trouve la vérité.
Et pour vous encourager à tester le contenu de cet article, songez que sur semi et sur marathon, des athlètes dépassant les 41°C de température interne peuvent obtenir des performances comparables à ceux plafonnant à 39°C. Autrement dit, pour des chronos similaires, les différences physiologiques de chacun nous rappellent qu’il peut être intéressant de privilégier certaines stratégies comme le refroidissement, même s’il ne fait pas chaud…
Cyril Schmit