Dans de nombreux articles relatifs au trail, comme par exemple ici https://www.lepape-info.com/actualite/actualite-running/actualite-trail/championnats-de-france-de-trail-2021-zoom-sur-la-course-feminine/ nous avons comparé les performances des traileurs hommes et femmes en transformant les écarts de temps en pourcentages et en prenant comme références les écarts en athlétisme, du 100 m au marathon.
Nous savons que ces écarts sont en moyenne de 10% entre les hommes et les femmes, quelle que soit la discipline. Mais en trail, ces écarts ne suffisent pas à analyser la performance. Ils ne donnent qu’une image globale.
Dans le but d’améliorer son niveau de performance, il faut pouvoir analyser ses points forts/points faibles en décomposant le parcours en montées/descentes/plats, et en les comparant aux athlètes experts.
Bien entendu, cela n’est pas possible sur tous les parcours. Si vous disputez l’Ecotrail de Paris, l’analyse montées/descentes n’est pas pertinente.
On pourra se contenter de l’analyse globale et d’une analyse par segment pour évaluer le pacing. De même, sur un trail très montagneux, les portions plates peuvent être trop réduites pour supporter une analyse.
Voici ci-dessous une analyse comparative de 4 coureurs (le vainqueur, le 10ème, le 100ème et le 200ème) d’un ultra trail de montagne très populaire de 84 km et 5200m d+/d-, et présentant peu de portions plates.
Nous analysons 4 portions bien distinctes :
Quelques constats :
– le 10ème concurrent est plus efficace en montée qu’en descente, et son indice d’endurance est bien moins bon. En effet, il perd plus de temps dans la deuxième montée, et il craque complètement sur la deuxième descente.
– le 100ème concurrent est à priori aussi efficace en montée qu’en descente, au moins en début de parcours. Ensuite, même remarque que pour le premier car on observe une réelle difficulté dans la deuxième partie. Il faut bien comprendre que quand les écarts excèdent les 50%, le temps de course est plus de deux fois supérieur. Quand le premier couvre les 6 km en 26’30,soit 13,7 km/h, les trois autres coureurs le font à moins de 7 km/h, ce qui témoigne d’un réel effondrement.
– le 200ème concurrent, même si son temps global est plus de deux fois supérieur à celui du premier, reste régulier comparativement aux deux précédents. Il a donc bien géré une course pour laquelle sa préparation semble adéquate.
Ce procédé a ses limites dans la mesure où le premier n’est pas nécessairement le meilleur gestionnaire et peut également présenter un point plus fort en montée ou en descente. Mais l’idée pour chacun est de comparer aux experts et aux coureurs proches dans le classement, afin de déterminer les leviers d’amélioration.
Si ses temps de descente sont systématiquement plus élevés, c’est dans ce secteur qu’il va falloir travailler spécifiquement.
Si les pourcentages sont réguliers au début puis augmentent fortement ensuite, c’est la préparation qu’il faut revoir ou tout simplement le pacing, c’est à dire la gestion de l’intensité, mais aussi la nutrition, l’hydratation…
Bref, cette analyse relativement simple peut permettre une amélioration des performances à l’avenir et une motivation supplémentaire à l’entraînement.