Ultra-trail : point trop n’en faut !

J’aimerais faire un ultra à la fin de l’année 2012 : 106 km avec 5000 m+ ! Combien de courses dois-je faire dans l’année et combien de km doivent elles faire ! J’ai programmé : 47 km avec 2000 m + en avril la même en juin avec un trail pur montagne : 50 km avec 25 montées et 25 descentes et  2 096 m de D+ en juillet ! Ensuite je pense faire 40 km et 1 700 m en septembre et enfin l’ultra en octobre. Ma question est- ce judicieux ? Merci d’avance pour votre disponibilité !

La réponse de Sébastion Chaigneau

Tout dépend de votre « passif » c’est-à-dire de votre expérience. Si vous avez déjà évolué dans le domaine du trail et en particulier sur les distances plus courtes, vous pouvez programmer ce 106 km en fin d’année et les courses programmées tout au long de votre saison seront là pour valider votre travail au fur et à mesure de votre progression. Mais vous devrez les gérer et ne jamais oublier que ces courses seront préparatoires et non des objectifs.

Par contre, si vous n’avez pas d’expérience et n’avez jamais fait de distances aussi longues avec un tel dénivelé, ce n’est plus la même chose… Vous entrez dans un domaine qui risque de vous conduire à l’arrêt de la discipline dans 95% des cas et ce par différents biais.

  • Le premier risque d’être le plus classique : la blessure qui intervient sur un corps fatigué et est là pour vous dire : « Attention je suis en fatigue à tel ou tel endroit, il faut t’arrêter et penser à moi… » C’est le cas le plus courant. Si vous passez ce cap-là, vous n’êtes pas sorti de l’auberge pour autant.
  • En effet, le second étage de la fusée (si on peut le dire ainsi) sera la fatigue morale de courir, courir et encore courir. A mais yeux, c’est le pire car la tête et le mental sont vos plus gros alliés. Lorsqu’ils souhaitent s’arrêter, plusieurs raisons vous motivent à vous arrêter, y compris des raisons imaginaires ou des blessures imaginées par votre cerveau… Là, ce n’est pas très bon…
  • Enfin vous pouvez tomber dans le cas de figure où tout est mixé très savamment par votre organisme : cela va vous conduire vers l’aversion pour l’activité. Là, vous aurez atteint le point de non retour.

Il faut donc être conscient de tout cela, ne pas dépasser les limites, et reconnaître les signaux qui vous disent « ralentis ou arrête toi un peu, il faut que je me régénère ».

Et surtout, essayez de garder la notion de plaisir le plus longtemps possible.

Avec ces informations, pensez-vous toujours la même chose ? Ne serait-il pas judicieux de faire des courses plus courtes avant l’événement en septembre de façon à garder l’envie de courir et à économiser votre organisme au sens large… ?

N’est-il pas préférable d’alléger votre programme ?  Il me semble bien lourd si vous débutez dans le monde de l’ultra.