Dans un premier temps, regardons ce qu’il se passe au niveau musculaire suite à l’entraînement en endurance. Courir sur de longues durées (au moins supérieures à 30 mn) induit une activité contractile (c’est la contraction musculaire qui produit le mouvement) importante. Les 2 premières conséquences essentielles sont une augmentation du potentiel oxydatif et de la capillarisation du muscle.
- Explications sur ces 2 notions de base :
– Potentiel oxydatif : capacité du muscle à utiliser l’oxygène pour dégrader les substrats énergétiques et fournir de l’énergie.
– Capillarisation : augmentation du nombre de capillaires sanguins, donc apport accru d’oxygène jusqu’aux mitochondries, sièges des transformations chimiques.
À l’origine de l’amélioration des capacités oxydatives du muscle, il y a l’augmentation de l’activité de nombreuses enzymes impliqués dans le métabolisme oxydatif, ainsi que l’augmentation du nombre de mitochondries. Ainsi, au sein du muscle, il y a plus de « petites usines » capables de fournir de l’énergie et chacune fonctionne à plus haut rendement. Ces 2 transformations sont les adaptations essentielles qui améliorent la capacité à fournir un effort en endurance.
En effet, c’est bien l’utilisation de l’oxygène au niveau musculaire qui détermine la performance aérobie. Et les éléments qui conditionnent cette utilisation sont bien connus. Aux deux que nous avons déjà évoqués (équipement du muscle en mitochondries et équipement de chaque mitochondrie en enzymes oxydatives), il faut en ajouter deux autres : le gradient de diffusion entre le globule rouge et la mitochondrie (plus ce gradient est élevé et mieux l’oxygène passe), et enfin la densité et l’arrangement des capillaires sanguins.
Ainsi, l’entraînement en endurance agit directement sur la capacité de l’organisme à amener l’oxygène au niveau du muscle, et à le dégrader au sein des mitochondries. Ce phénomène est réversible au bout de quelques semaines, c’est le désentraînement ! D’un point de vue pratique, ces adaptations sont optimisées par un travail à faible et régulière intensité (60-70% PMA). C’est pourquoi cette forme de travail doit représenter la majeure partie de l’entraînement des sportifs d’endurance (au moins 70%).