Données sur l’athlète
Sylvain Cachard est un espoir 2 spécialiste de course de montagne et de trail court, élève ingénieur (section sport études) à l’INSA de Lyon. En junior, il a remporté le titre de champion de France de course de montagne, terminé 5ème aux Europe et 9ème aux mondiaux, seul Julien Rancon avait fait aussi bien.
En espoirs 1, il a terminé 3ème espoirs (et 7ème scratch) aux France de montagne et 3ème espoirs (6ème scratch) aux France de trail court. Puis, il a décroché sa sélection aux championnats du monde en Andorre de course de montagne.
Cette année, la saison a débuté par les cross (champion départemental et régional espoirs, et vice-champion interrégional, ainsi que 13ème au cross de sélection pour les championnats d’Europe espoirs. La rentrée nature s’est faite au trail givré (69) le 17 février. Sur 23 km et 440m d+, Sylvain prend la 2ème place à pratiquement 17 km/h de moyenne, et derrière Manu Meyssat, multiple champion de France montagne et trail court, et 7ème aux France de cross court 2018 !
Au lendemain de cette course de préparation, Sylvain a profité des vacances pour placer un stage de préparation à Buis les Baronnies. Les objectifs étaient multiples : reconnaissance du parcours, et particulièrement les parties techniques, travail de côtes à toutes les intensités, travail en descente (musculaire, technique, psychologique), travail à intensité spécifique, développement de la capacité aérobie et de l’indice d’endurance. Ce travail fait suite à un cycle de développement du VO2max et de renforcement musculaire, avec comme base la saison de cross. Pour les fans des chronos, Sylvain est évalué à 30’30/30’40 sur 10 km, même s’il n’a pas de chrono. Mais il par exemple termine 4ème aux France Universitaire de cross, 15 s derrière Krilan Le Bihan, auteur d’un 29’40 juste après.
Données du stage
Le stage de préparation s’est déroulé sur 12 jours, mais sur 3 lieux différents (Buis les Baronnies (26), Clermont (12) et Font-Romeu (66)). Le bilan est le suivant :
– 46h25 (25h07 de vélo/ 18h30 de cap/ 2h40 de ski de rando), soit 3h50 par jour
– 183,64km en cap / 6245m de d+, soit en moyenne 15 km par jour et 520 m d+
– 597,26km en vélo / 12090 de d+, soit en moyenne 50 km par jour et 1007 m d+
Ce premier bilan montre toute l’importance de l’entraînement croisé dans la préparation du traileur. Un volume horaire légèrement en faveur du vélo mais un volume kilométrique bien supérieur (3/4 – 1/4). Rappelons que les sports portés permettent de développer les qualités cardiovasculaires et certaines qualités musculaires, sans l’effet délétère de l’accumulation des contractions excentriques. Et nous le verrons par la suite, la qualité reste importante puisque les qualités cardiovasculaires sont premières en course de montagne et en trail court, complétées par la force et la fraction de VMA/PMA, c’est-à-dire l’endurance.
Un carnet d’entraînement complet
Sylvain fait partie des athlètes consciencieux qui remplissent un carnet d’entraînement interactif, dont voici un extrait. Il remplit également des données cardiaques, de poids, de sensations. Il est également suivi par la Variabilité de la Fréquence cardiaque pour monitorer son état de forme fatigue.
Bilan du stage et suite
Le bilan est très positif puisque Sylvain a validé toutes les séances et que le niveau de fatigue est resté sous contrôle, c’est-à-dire que les temps de récupération entre les séances ont suffi à l’assimilation du travail. En termes techniques, il est rentré dans l’over reaching mais pas dans l’overtraining, c’est-à-dire le surentraînement. De plus, sur les séances de piste, les objectifs ont été atteints, notamment sur cette dernière séance où le 5000m a été couvert en 15’56 au lieu des 16’15 prévus. La semaine suivant le stage est consacrée à la récupération-affûtage juste avant le championnat de France de cross à Vittel. Puis Sylvain enchaînera sur le 22 km du trail du Ventoux et le 10 km du France Universitaire.
Enfin, ce sera la phase finale de préparation, comprenant un affûtage d’une dizaine de jours.
Quels que seront les résultats le 14 avril, Sylvain aura validé toutes les étapes de sa préparation depuis le début de l’hiver. Il faudra tout lâcher le jour J, dans un contexte extrêmement relevé.
6 réactions à cet article
Jean Noël
Merc encore pour tout le partage de connaissances sportives à votre équipes cela fait vraiment plaisir de vous lire depuis plusieurs années et un grand fane de vos produit…merci sportivement
Pascal Balducci, expert Lepape info
petit complément : Sylvain termine 37 au scratch et 5ème espoirs du France de cross long. Connaissant le niveau espoirs en France, c’est une excellente performance ! Bravo à lui.
Eric
Bonjour et merci pour ce partage.
Est ce que cette proportion vélo/CAP demeure quand il s’agit de trails plus longs (au moins 50 kms) ? Je suis, maintenant, assez sceptique sur une telle proportion , même si je comprends l’argument de la préservation musculaire (mais pas d’accord sur le mot délétère).
Eric (Enzo)
Pascal Balducci, expert Lepape Info
Bonjour Eric. La proportion va dépendre également du lieu d’habitation. mais pour répondre à votre question, plus les trails préparés sont longs et plus la part du croisé augmente. Dans l’article, il s’agit du cas particulier d’un stage. Hors stage Sylvain Cachard fait moins de croisé en pourcentages. Beaucoup d’ultra traileurs passent au moins le même nombre d’heures sur un vélo qu’à pied. Concernant la fin de votre message, le mot délétère est bien utilisé quand il s’agit des conséquences des contractions de type excentrique, fortement augmentées dans les parties descendantes. Je vous renvoie à cet article https://resultscui.active.com/events/HarmonieMutuelleSemideParis2019 qui concerne les ultra trails. Certes, il est important de solliciter fréquemment les muscles en excentrique pour se protéger des dégâts inflammatoires, mais il est également important de limiter ces sollicitations. C’est tout le paradoxe de l’ultra trail ou de l’ultra pratique. Sportivement
Miguel
Bonjour Pascal,
Je suis très intéressé par le suivi de l’entraînement en trail et me posait quelques questions sur la Variabilité de Fréquence Cardiaque (VFC)
Comment le suivi de la VFC est établi (conditions des mesures)? Peut-on « prédire » 2 ou 3 jours à l’avance un pic de forme? Et dernière petite question, peut on observer, malgré des entraînements qui sembleraient « costaud » une amélioration de la VFC?…
Merci
Pascal Balducci, expert Lepape info
Bonjour Miguel. Un suivi VFC nécessite 2 à 3 mesures par semaine (avec 3 mesures, pas de perte d’info par rapport à une mesure journalière). La mesure se fait allongé le matin au réveil, vessie vide, sur 5min.
Oui l’objectif est de prévoir et anticiper la fatigue comme la forme. Quand l’athlète est bien suivi, on peut être assez précis. Et pour la dernière question, c’est OUI chez certains athlètes : malgré l’augmentation des charges, on peut observer une évolution très positive de la VFC. En conclusion, ce suivi est très subjectif et donc incomparable d’un sujet à l’autre.