Vous l’avez remarqué, la manière dont sont posées les questions induit fortement sur la manière dont on y répond. Au premier abord, celle-ci apparaît provocante puisque les plans d’entraînement trail existent bel et bien et qu’ils inondent les magazines et les sites internet, ils en existent même quelques uns sur lepape-info. Mais à bien y réfléchir, les particularités du trail ne sont-elles pas autant de contraintes dans la programmation d’une préparation ?
Si vous êtes pistard ou routard, vous vous entraînez pour des épreuves dont les contours sont nets et précis : distances fixes, dénivelé souvent nul (sur compétition officielles), ravitaillements fournis (sur la route). Au final, le temps de course est proportionnel à votre vitesse moyenne de progression et à la distance. Dans ces conditions, la programmation des entraînements est plus simple car elle se fait en fonction de la distance préparée et des capacités physiologiques de l’individu. Une fois ces capacités évaluées, le plan peut s’établir en pourcentage de VMA et en zones de fréquences cardiaques. C’est pour cela qu’il est relativement aisé d’adapter un plan généraliste sur 10 km ou marathon, et d’atteindre ainsi ses objectifs.
En trail, c’est plus complexe car il faut se préparer aux spécificités de la discipline. Et s’il est relativement aisé de trouver un stade ou une route pour courir à plat, il faut reconnaître que bon nombre de nos régions françaises sont dépourvues de montagnes. Dans de nombreux articles « Un habitant des plaines peut-il réussir en trail de montagne ? » « Comment s’entraîner en ville pour un trail ? », « Trail, quel renforcement musculaire », nous avons expliqué comment se préparer aux trails sans les montagnes. En deux mots, s’il est possible de compenser le manque de côtes par du renforcement et du travail d’escaliers, il est très compliqué de se préparer aux contraintes musculaires de la descente, et impossible de travailler la technique et l’engagement.
Ainsi, selon le lieu d’habitation de l’athlète, le plan peut être complètement différent. Proposer une séance d’endurance avec 1000m de dénivelé positif n’a aucun sens pour un Parisien ou un Nantais, tout comme proposer une séance classique de 10 x 400m à un pyrénéen ou un alpin pour qui la première piste est à 50 kms. Ainsi, la préparation d’un plan de trail demande une forte individualisation pour s’adapter aux caractéristiques individuelles, à la vie professionnelle et personnelle, aux points faibles techniques, aux éventuels troubles digestifs mais tout particulièrement au lieu de vie de l’individu.
C’est peut-être aussi pour cela que bon nombre de trailers se rapprochent d’un coach.
4 réactions à cet article
Neil McNaughton
>>une séance d’endurance avec 1000m de dénivelé positif n’a aucun sens pour un Parisien
oui et non – on peut facilement cumuler qq bons centaines de metres de dénivellé dans la forêt de Meudon ou bien dans d’autres endoits vallonée en region parisienne.
jonathan
C’est vrai que l’on peut cumulé pour atteindre 1000m de D+ en plaine (comme chez moi) mais entre faire 10x100m D+ et 1000m d’une traite il y a une grosse différence, je pense que c’est ce qu’il voulait dire. Après il y a de très bon coureur de plaine qui font des résultats en montagne mais c’est plus difficile pour eux de trouver des spots pour s’entrainer et cumulé du D+.
Zebulon
Assez curieux cet article, il n’apporte pas grand chose et va même parfois contre le bon sens.
A moins que je n’ai pas tout compris ?
Pascal Balducci, Expert Lepape info
Des réactions intéressantes, merci. Oui faire 10 x 100m D+/D- et 1000m D+/D- n’est pas du tout le même travail. Pour Zébulon, quand on écrit un plan d’entraînement trail dans un magazine (ce qui est souvent mon cas), on met invariablement des séances avec du dénivelé. Or certains athlètes ne peuvent pas réaliser ces séances. C’était juste une remarque sur la spécificité des plans trails par rapport à des plans pour la route et la piste. Donc, oui, on peut faire des plans trails, mais adaptés à chacun.