Les Sables Express 2022 – Épisode 4 : Du suspens chez les hommes, Anna Comet Pascua en démonstration chez les femmes

Le 36ème Marathon des Sables s'est élancé dimanche dernier. Comme lors des 2 précédentes éditions, nous avons choisi de vous faire vivre les coulisses de cette formidable aventure sportive et humaine dans le désert Marocain.
En ce milieu de semaine place à la fameuse 4ème étape marathon longue de 85,8 km tant redoutée par toutes et tous.

Crédit photo : Franck Oddoux - CIMBALY _MDS 2022

Au briefing matinal avant le départ, le directeur de course Patrick Bauer avait lancé une fois de plus ses recommandations depuis le toit de son 4×4 : « Step by step », un pas après l’autre, un kilomètre après l’autre, un CP après l’autre. Morceler le parcours, s’hydrater, avaler ses pastilles de sel, manger par petites portions, et avancer, encore et encore, jusqu’à la ligne d’arrivée… objectif rejoindre le bivouac en moins de 35 heures.

85,8 km dans le désert au travers de rocailles, de dunes, de jebels, de plaines caillouteuses. 

Un programme copieux avec une appréhension légitime pour les concurrents et concurrentes encore en lice sur ce 36ème Marathon des Sables

 

Stéphane Bouju (dossard 245) : « On a tous un peu d’appréhension face à cette longue épreuve déjà vu la longueur des 3 premières étapes. C’est vrai qu’on a quelques incertitudes avant l’étape marathon, on va essayer de démarrer tout doucement avec une stratégie d’aller jusqu’au bout. Une fois qu’on a franchi cette étape on peut dire qu’on a quasiment fini le Marathon des Sables. On court pour l’association Nianing Solidaire et pour les partenaires on a envie d’aller jusqu’au bout. »

Mohamed Siaaliti (dossard 67) légèrement blessé depuis le début aborde cette étape longue avec appréhension : « C’est une distance que je n’ai jamais fait, des blessures se sont rajoutées à celle que j’avais avant le départ avec la difficulté de l’épreuve comme la météo et le sable. J’ai des ampoules partout et des bobos, j’ai de l’appréhension mais aussi de la motivation. Je me dis que cette étape est le juge de paix. Si on passe cette étape on est à rien de l’arrivée, il faut y aller crescendo et ne pas se mettre trop de pression. On va avancer CP par CP.

Cédric Bellard (dossard 305) qui avait déjà vécu à deux reprises le Marathon des Sables en tant que bénévole dispute la course pour la 1ère fois en tant que coureur : « Lundi et mardi on a eu beaucoup de vent c’était dur mais on tient bon. Là on appréhende car ce sera long, dur mais je me dis que c’est la plus grosse étape à passer et que l’on va la passer. L’ambiance est extraordinaire dans les tentes. Les différences avec les autres courses c’est l’entraide, les rencontres, l’auto-suffisance c’est une course tellement belle, ça donne envie de la refaire. »

 

Habitué du Marathon des Sables et de l’étape longue, Rachid El Morabity est parti sur un gros rythme, suivi seulement par son ombre et creusant l’écart malgré les heures et les kilomètres qui s’accumulent. Après le 50ème kilomètre, une brusque baisse de rythme a permis à son frère Mohamed de le dépasser. Mais au final, Rachid vainqueur de l’étape en 7h27’04 devance d’un peu plus de 3 minutes Mohamed qui a bouclé les 86 km en 7h30’46 et prend les commandes du classement.

Aziz Yachou 3ème en 7h39’48 et légèrement distancé perd sa place de leader au général pour seulement quelques minutes. A 30 km de l’arrivée, Cédric Fleureton et Julien Chorier 4ème et 5ème ont finalement cédé leur places respectives à Mérile Robert et l’Américain Jordan Tropf.

À l’arrivée, Mérile Robert était satisfait d’avoir plutôt bien géré cette étape longue : « Je suis parti doucement c’était le maitre-mot sur cette étape, j’ai réussi à garder un petit rythme en remontant du monde sur toute la durée de l’étape. Beaucoup plus facile qu’en octobre dernier où j’étais en difficulté sur une grosse moitié du parcours, là j’ai pris du plaisir avec des paysages magnifiques en fin de journée avec le soleil couchant, les montagnes qui se dessinaient au loin. Les 3 Marocains sont beaucoup trop rapides pour moi, je me rends compte qu’ils en avaient gardé sous le pied l’an passé. Côté Français, être premier et devant certains qui ont un palmarès assez étoffé en courses de montagne, cela flatte l’égo (rires). »

 

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Crédit photo : Franck Oddoux – CIMBALY _MDS 2022

 

Chez les femmes, l’Espagnole Anna Comet Pascua a poursuivi sa démonstration. En remportant la 4ème étape elle a de nouveau augmenté son avance au classement sur sa poursuivante directe, la Française Sylvaine Cussot. La Marocaine Aziza Raji victorieuse l’an passé n’a pas réussi à contenir sa compatriote Aziza El Amrany désormais 3ème du classement général.

À 39 ans, Anna Comet Pascua est à la fois athlète, journaliste et auteure : elle dispose d’un joli palmarès en trail-running, avec une spécialité sur les distances de 30 à 50 km. Toutefois elle n’a pas décroché de victoire jusqu’à présent dans une course « majeure ». Le 36ème Marathon des Sables serait sa première, si tout se déroule bien lors de la 5ème étape longue de 42 km… encore l’équivalent d’un marathon !

 

Du côté des autres participantes et participants, au-delà des considérations du classement général l’essentiel était de boucler cette étape, un vrai tour de force mais beaucoup de satisfaction et surtout dans des conditions moins chaudes que l’an passé. Certains ont même trouvé l’étape plus roulante.

Sandrine : « Cette étape très redoutée est passée avec des sensations très étranges de courir la nuit quand on ne voit pas le relief. Je suis contente d’avoir terminé. J’ai une ou deux ampoules qui sont apparues, ce n’était pas prévu mais 85 km cela laisse des traces. Il reste le marathon et après c’est la médaille !! »

Pour Yoann Bouriel (dossard 22), cette étape s’est déroulée à peu près bien dans l’ensemble : « Je m’étais préservé sur la 3ème étape pour garder de l’énergie. Je suis parti tranquillement afin de pouvoir durer le plus longtemps possible, de courir jusqu’au bout, de ne pas marcher pour perdre un minimum de temps. Au 60ème kilomètre j’ai eu un petit coup de mou, j’ai marché 2-3 kilomètres, idem au 70ème et 80ème kilomètre mais dans l’ensemble cela s’est plutôt bien passé. Je vais devoir faire un petit soin de pied pour bien assurer la dernière étape. Au niveau des jambes ça va, on va donner le maximum. »

Mehdi Lekehal (dossard 224) a vécu l’étape dans la douleur mais était plutôt satisfait à l’arrivée : « J’avais moins mal au pied en courant qu’en marchant, je suis allé plus vite que prévu donc je suis content de l’avoir fait. On se rapproche de la médaille. La petite récupération va être nécessaire, du repos, s’alimenter, un passage obligé chez les docteurs parce que j’ai un « rayon luminaire » à la place des pieds (rires) mais bon bien strappé, on repartira et on finira. »

 

 

CLASSEMENT ETAPE 4 

FEMMES 

  1. Anna COMET (ESP) – 9h43’19
  2. Sylvaine CUSSOT (FRA) – 10h10’53
  3. Aziza ELAMRANY (MAR) – 10h23’20
  4. Aziza RAJI (MAR) – 11h17’12
  5. Bethany RAINBOW (GBR) – 11h34’19

 

HOMMES  

  1. Rachid EL MORABITY (MAR) – 7h27’04
  2. Mohamed EL MORABITY (MAR) – 7h30’46
  3. Aziz YACHOU (MAR) – 7h39’48
  4. Mérile ROBERT (FRA) – 8h36’58
  5. Jordan TROPF (USA) – 8h40’16

 

CLASSEMENT GÉNÉRAL APRÈS L’ETAPE 4 

FEMMES 

  1. Anna COMET (ESP)  – 20h08’45
  2. Sylvaine CUSSOT (FRA) –  21h01’55
  3. Aziza ELAMRANY (MAR) –  22h15’29
  4. Aziza RAJI (MAR) – 23h01’49
  5. Hassna HAMDOUCH (MAR) – 24h56’45

 

HOMMES  

  1. Mohamed EL MORABITY (MAR) –  15h25’26
  2. Rachid EL MORABITY (MAR) –  15h26’03
  3. Aziz YACHOU (MAR) –  15h30’00
  4. Mérile ROBERT (FRA) –  17h40’37
  5. Jordan TROPF (USA) –  17h48’41

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