Remontons une dizaine d’années en arrière. L’élite comprend que pour gagner une course, il faut être performant en montée mais aussi et surtout en descente. Les trailers avaient alors constaté qu’en travaillant les montées, ils étaient devenus très forts. Pourtant, ils ne parvenaient pas à faire suffisamment la différence pour se mettre à l’abri du retour d’un bon descendeur en fin de parcours. Certains ont alors commencé, en cachette, à effectuer des séances de travail spécifiques en descente. Ils ont ainsi réussi à creuser un réel écart et assuré leur victoire et/ou leur place sur le podium.
Aujourd’hui, personne ne remet en cause l’importance du travail en descente. Si vous êtes déjà bien placé et dynamique, ce travail s’effectuera plus rapidement. Mais il est aussi vrai que, dans ce domaine, le trail est en général long et fastidieux.
Objectif : anticipation
En fait, pour optimiser votre travail en descente, vous devez apprendre à analyser le terrain. Votre vision et la réactivité de votre cerveau à appréhender les obstacles sur les cinq à dix mètres à venir feront la différence. Il faut anticiper et pouvoir envisager la ou les solutions possibles. Mais ce type de réactivité est plus ou moins long à acquérir et ce n’est qu’en descendant que l’on devient descendeur…
Il n’y a pas énormément de solutions pour bien, ou tout au moins mieux, maîtriser ce segment. Vous allez devoir vous entraîner dans des secteurs bien spécifiques en augmentant petit à petit la difficulté.
Au départ, optez pour une descente pas trop raide et sans trop de cailloux, puis passez petit à petit sur des secteurs plus techniques pour aller vers des zones techniques et très pentues. Personnellement, j’ai progressé en descente ces dernières années et je pense être capable de continuer dans cette voie, mais j’ai dû trouver des solutions alternatives pour rester prêt sans être obligé de travailler des descentes traumatisantes en permanence. Mon moyen : des descentes pas trop techniques en courant mais aussi en VTT, car vous devez anticiper en permanence et en quelques microsecondes le placement de vos roues. Pour orchestrer votre séance, vous allez tout d’abord effectuer des séries de descentes par quatre puis par huit, dix. Lorsque vous commencerez à bien appréhender les terrains, à constater que vous parvenez à courir bien placé, bien coordonné et sans peur, augmentez la difficulté de la pente. Enfin, lors de vos sorties longues, imposez-vous une règle : les montées en marchant tranquillement et les descentes en course active !
Je vous rappellerai enfin que le travail de la descente est un travail spécifique et qu’il doit être effectué séparément du travail en montée. Comme on ne sollicite pas les chaînes musculaires de la même manière (une en concentrique et l’autre en excentrique), le travail des deux phases en simultané aura tendance à s’auto-annuler.