Soyons basiques : la nuit, c’est l’absence de la lumière et de la chaleur du soleil. Il est donc plus difficile de s’orienter, de progresser, et le risque de froid est important en hiver et/ou en montagne. Pour certains trails comme la TransGranCanaria ou la Western States, les parties de nuit sont les bienvenues car la température y est agréable, mais la plupart du temps, sous nos latitudes, c’est le froid qu’il faut craindre. (cf article sur la météo comme facteur de performance )
La réponse à ces deux conditions (manque de lumière et de chaleur) est dans le matériel :
- Le matériel pour mieux voir: une lampe frontale de qualité avec une durée de vie des piles en pleine puissance largement supérieure à la durée de la course. Dans le cas de courses longues ou avec plusieurs nuits, prévoir des piles de rechange. Certaines lampes proposent un boîtier déporté. Ainsi, en gardant la lampe sur la tête, on ne change que le boîtier de piles.
Certains coureurs optent pour une deuxième lampe avec une plus légère portée dans la main pour éclairer les passages litigieux. Cette lampe doit pouvoir s’incliner afin d’éclairer au plus près des pieds dans les montées. Notre conseil est de sacrifier quelques centaines de grammes de poids à la qualité de l’éclairage afin de vous rapprocher des conditions de jour. Voir le sol où vous allez faire vos prochains appuis et voir l’enfilement des jalons est un plus indéniable pour courir naturellement et sereinement.
- Le matériel pour mieux résister au froid: une paire de gants légers et un bonnet léger car les extrémités craignent le froid. Des textiles évacuant la transpiration (en général, 2 couches suffisent) mais une troisième couche (type coupe-vent) peut s’avérer un choix judicieux dans le sac.
- Pour garder l’eau du sac à température agréable, on peut le mettre sous un vêtement et/ou protéger le tube par du néoprène afin que l’eau ne gèle pas.
Au manque de visibilité, il faut aussi répondre par un choix de chaussures adéquat car les appuis de nuit sont souvent insécures. Il faut que, quelle que soit la nature du terrain, le coureur ait confiance en ses appuis et que sa progression ne soit pas contrariée. La différence peut se faire ici, entre un coureur hésitant qui perd la confiance et son rythme, et un coureur confiant pour qui la nuit va devenir une alliée.
Au froid, on peut répondre par le matériel mais également par la nutrition car les besoins énergétiques s’élèvent. Selon la durée et l’intensité de la course, on augmentera la part de solides et on privilégiera les boissons chaudes aux ravitaillements.
Enfin, pour bien courir la nuit, il faut s’entraîner de nuit et tester tout son matériel. Les premières foulées nocturnes sont toujours hésitantes, on réduit l’amplitude et on augmente la fréquence de la foulée, puis la confiance vient et on retrouve son style naturel. Entraînez-vous à moduler le faisceau de la lampe et à le diriger plus ou moins loin selon la nature du terrain : plat, descente, montée. Sur les grandes courses, vous pourrez aussi profiter des faisceaux de lampe des autres coureurs.
Commencez par des sorties à basse intensité et plutôt à plat, puis introduisez de la vitesse et du dénivelé. Une fois que la nuit est apprivoisée, on ressent un grand plaisir à y évoluer à l’entraînement comme en compétition.
Dernier point : s’entraîner quand il fait nuit, oui, mais avant 10 heures du soir ou à partir de 5h du matin. Sinon, vous ne gagnerez que de la fatigue ! Et courez avec des vêtements clairs avec dispositifs réfléchissants.