1) L’organisme n’est pas prêt
Même si vous vous êtes bien préparés pendant l’hiver et que vous avez développé de nombreuses qualités, l’entraînement n’est pas la compétition. En confrontation avec d’autres concurrents, l’organisme est agressé de manière plus aigüe. C’est pour cela qu’il faut souvent 2-3 compétitions avant de bien maîtriser son sujet. Ainsi, il ne faut pas commencer sa saison par une course objectif mais prévoir une ou deux courses de préparation.
2) Le profil de la course est spécifique
Le piège des courses de rentrée réside parfois dans un profil original. Prenons l’exemple de trails en région parisienne (cross de Bouffémont) ou en Bretagne (Trail Glazig). Le dénivelé global n’est pas exceptionnel mais c’est la répartition de ce dénivelé qui est problématique. Sur les plans musculaires et neuromusculaires, il est bien plus difficile de répéter d’innombrables côtes/descentes que de réaliser un parcours en une ou deux longues montées-descentes. Les parcours cassants sont extrêmement difficiles à maîtriser et ils imposent une dépense énergétique accrue. Si en plus le temps est froid et le terrain boueux, les stocks de glycogène s’épuisent rapidement et l’hypoglycémie guette.
3) Premières chaleurs assassines
A la sortie de l’hiver, l’ennemi juré n’est pas le froid mais le chaud. Les processus de thermorégulation ne sont pas encore opérants et l’organisme évacue mal la chaleur. Si l’on cherche à conserver une même vitesse à plat (ou une même intensité en terrain trail), on va observer une dérive cardiaque progressive due à l’envoi d’un flux sanguin en périphérie. Ainsi l’intensité réelle de course est plus élevée que celle prévue et l’épuisement des réserves énergétiques est accéléré. Encore une fois, en conditions chaudes, il faut modérer dès le départ son intensité de course en surveillant ses fréquences cardiaques, il faut porter des vêtements clairs et respirants, s’hydrater régulièrement, et s’asperger de temps à autre si possible pour abaisser la température corporelle.
4) Le format de la course n’est pas adapté
En raison des problématiques précédentes, il faut veiller à bien choisir sa première compétition, en respectant le principe de progressivité. Il faut évaluer la durée de l’effort en fonction de la distance, du dénivelé et de la technicité. Une course trop longue et mal gérée pourrait être très difficile à récupérer et peut compromettre la suite de la saison. Donc ne soyez pas trop gourmands, la saison sera longue. Par exemple, si vous sortez d’une saison hivernale basée sur le ski ou sur les cross, la première course devra faire moins de 30 km ou moins de 4 heures, même pour un ultra traileur.
5) Les apports énergétiques sont insuffisants
Une première épreuve exigeante sur un organisme mal préparé induit une dépense énergétique accrue. Les hypoglycémies sont légion sur les courses de rentrée. Il faut donc veiller à se ravitailler régulièrement (eau + solide) ou boisson énergétique, afin de réguler au mieux la glycémie tout au long de l’effort. Et bien entendu, meilleure sera la gestion de course et plus la dégradation des lipides sera favorisée, surtout à intensité basse-modérée.
En conclusion, il ne faut pas prendre à la légère son épreuve de rentrée. L’excitation de la reprise ne doit pas masquer les pièges inhérents à la reprise. Une prise en compte des éléments cités permettra aussi de prendre plus de plaisir et de mieux récupérer par la suite.
1 réaction à cet article
Ana
Merci pour ces précieux conseils, certes de bon sens, mais que beaucoup ont tendance à oublier chaque hiver !