On entend souvent dire que courir par grand froid brûle les poumons. Mais qu’entend-on par grand froid et jusqu’à quelle température (négative) peut-on encore courir sans danger ? En réalité, il n’existe pas de température seuil et la notion de froid reste subjective. Pour autant, le froid a de véritables effets sur l’organisme à l’effort. Les norvégiens (Exercise capacity and exercise-induced bronchoconstriction in a cold environment. Stensrud T, Berntsen S, Carlsen KH ; 2007) ont montré qu’en conditions de froid (Température = -18°C), la consommation maximale d’oxygène était de réduite de 6.5% par rapport à une température de 20°C. La vitesse de course était donc réduite pour une même intensité d’effort. Du côté ventilatoire, pas de modifications notables, idem pour la fréquence cardiaque.
D’autres études ont montré l’apparition de bronchospasmes (= respiration sifflante) à l’issue de l’effort. Les crossmen connaissent ce phénomène post-effort par température négative. Par contre, aucun phénomène respiratoire négatif n’est constaté à l’effort. Ces symptômes disparaissent le plus souvent après quelques heures de repos.
Quelles sont les consignes à respecter par grand froid ? L’habillement et l’échauffement. On respecte la consigne des 3 couches et on se couvre les extrémités en raison de la vasoconstriction périphérique (bonnets + gants) ; On s’échauffe progressivement et consciencieusement. En cas de grand froid (entre -10 et -20°C), on limite l’intensité des efforts et on privilégie le travail en endurance qui réchauffe rapidement l’organisme. Intérêt non négligeable de l’entraînement par grand froid : la fonte des graisses est réellement plus rapide, belle motivation pour l’hiver.
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